Comme conseillé par notre gentil modérateur Daeri, j’ai ouvert ce sujet parce que la santé des chats m’intéresse.
Quoi de plus normal pour une infirmière… même à la retraite ?
Et surtout, parce que j’ai toujours adoré les chats, et que je veux leur venir en aide… même âgée et de santé précaire.
Pour agir au mieux, dans le domaine de la santé vétérinaire, et surtout dans l’intérêt des chats, il faut apprendre à bien connaître son ennemi, ses ennemis… en l’occurrence ici, le calicivirus et tous ses mutants… Dieu, quelle cochonnerie !
Quand j’habitais dans une maison, à la campagne, j’ai été longtemps FA… d’abord seule, en famille avec l’appui d’un ami véto qui venait régulièrement à la maison boire l’apéro... Mais, j’ai vite été débordée par les sauvetages… cette souffrance animale due à l’errance, les abandons… Et, même avec la meilleure volonté, des moyens matériels et financiers confortables… on ne s’improvise pas FA du jour au lendemain, même si on croit bien connaître les chats et que l'on a une bonne formation médicale. Après pas mal d’erreurs, j’ai pris conscience des problèmes et je me suis tournée vers une asso sérieuse et réputée du coin, pour apprendre et surtout être accompagnée dans mes démarches, profiter de la compétence et du travail bénévole des vétos partenaires de cette époque… des bénévoles, personnes dévouées… qui sont devenues de véritables amis en me permettant d’apprendre sur le tas, d’enrichir mes connaissances.
Mon rêve aurait été de devenir véto… un métier fabuleux au service des animaux… mais très difficile, au niveau des études et aussi hélas devant la mort… pire, l’euthanasie ! Après bien des années, j’ai acquis une certaine expérience grâce aux personnes qui m’ont encadrée. Je leur dois beaucoup ! Merci !
En FA, je m’occupais surtout des chats refoulés de l’adoption, des chats malades, estropiés, handicapés… des laissés-pour-compte. Bien des adoptants veulent des chatons, et en bonne santé… c’est la dure réalité du terrain !
Parmi mes petits patients, j’ai eu des chats atteints du calicivirus à différents niveaux, différentes formes… certains s’en sont plus ou moins bien sortis sur le long terme même s’ils restaient porteurs à vie, d’autres y sont restés. J’en profite pour envoyer de tendres pensées à ces petits minous partis là-haut dans les étoiles, des petits patients que la science n’a pas pu sauver. Car, oui, le calicivirus est une véritable cochonnerie qui fait souffrir le chat, le traumatise… le mutile… qu’il est dur de voir ces chats recroquevillés sur eux-mêmes, se cacher pour souffrir en silence dans leur coin… ! Tous les vétos le disent, le calicivirus est très contagieux… il ne faut surtout pas sous-estimer cet ennemi !
C’est pourquoi, à partir de cette expérience acquise au fil du temps, je me suis tournée vers la prévention. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? Il y a des solutions pour contenir ce fléau : des mesures sanitaires à respecter et aussi la vaccination.
Il y a quelques mois, j’ai rencontré un couple de braves gens qui ont adopté un chaton à la SPA, atteint du calicivirus depuis sa naissance. Ce chat a aujourd’hui plus de 3 ans, et de temps en temps, je le garde bénévolement chez ses propriétaires quand ceux-ci s’absentent. Ben oui, il est difficile de placer un chat contagieux dans un refuge même payant… le calicivirus n’a pas bonne réputation. Ce chat a un suivi véto exemplaire depuis ses 3 mois. Il a fait de très grosses crises quand il était chaton et ensuite junior… Sa langue était une grande plaie sanguinolente, ses gencives enflammées… Il a reçu plusieurs cures d’interféron, des mois de dopage de son systèmes immunitaire. Ses maîtres ont dépensé sans compter en suivi véto dès qu’il y avait une inflammation récidivente, en médocs, en alimentation adaptée… et ses crises se sont espacées, ses dents ont été sauvées… jusqu’à présent. Ne crions pas victoire trop vite ! Il n’aurait pas fait d’autres crises depuis 1 an… mais est toujours sous surveillance/suivi véto. Sa langue est cicatrisée, mais est restée déformée, ses gencives sont parfois un peu rouges, un liseré… mais il a la pêche ! Et dernièrement, ce couple envisageait d’adopter un autre chat… sain, car les soins du 1er chat sont bien sûr à prendre en considération pour leur budget. Mais voilà, le véto leur a déconseillé cette seconde adoption sous peine de contaminer le nouveau venu… ils sont bien déçus ! Bien sûr, ils pourraient adopter un 2ème chat porteur lui aussi du calicivirus… mais, d’après le véto, leur âge, leurs problèmes de motricité… ça ne serait pas raisonnable. Perso, je suis les consignes du véto quand je vais m’occuper du petit rescapé, afin de ne pas prendre le risque de contaminer mes minettes.
Heureusement qu’il y a des gens comme eux qui adoptent des chats porteurs du calicivirus… dans les assos/refuges, d’autres attendent leur tour.