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MessagePosté: Dimanche 19 Octobre 2008 23:35
par catzbouille-junior
Biensur si ils ne connaissent pas leur lien de parenté, si c'est un accident bon ...
Mais maintenant aucune personne saine d'esprit n'irais faire d'enfants ensemble ....

Oui j'ai déja étudier les rois de France, mais bon à cette époque la je doute qu'ils en savait les risques....

Mais bon

MessagePosté: Lundi 20 Octobre 2008 0:26
par Elina
Oui de toutes façons, à partir du moment où il y a des énormes risques, jusqu'à mortels et fréquents, c'est que cela n'est pas naturel je pense.
Il y a des risques pour les êtres humains, si on considère les animaux comme nos amis, je pense qu'il ne faut pas faire ce genre de truc...

MessagePosté: Jeudi 01 Janvier 2009 9:52
par thisbe
Je me permets d'intervenir sur cette discussion, même si elle date un peu, parce que le sujet me passionne et que j'y ai consacré un petit article sur mon site.

Avant de le reproduire ici, je voudrais ajouter qu'en ce qui me concerne, l'irresponsabilité c'est de faire reproduire des chats de goûtière quand il y a 8000 chatons qui naissent en France tous les ans, surpeuplent les refuges et connaissent la fin tragique que vous imaginez, faute d'adoptants.
Laissons la reproduction aux personnes dont c'est le métier, si vous avez des rêves de chatons, il est préférable d'en adopter en refuges plutôt que de faire courir le risque d'une gestation dangereuse pour votre femelle (le mâle est il testé Fiv, FelV ? la femelle réussira t'elle à mettre bas ?) et tous les désagréments d'une portée de chatons en cas de complications (biberonner toutes les deux heures, gérer les coryza, les gastros, le champ de bataille à la maison).
En plus, la loi oblige à identifier les chatons qui sont cédés, même à titre gratuit, donc là aussi, ça coûte de l'argent, bien plus que de faire stériliser la femelle et d'aller adopter dans un petit refuge à côté de chez vous avec des bénévoles qui trappent les animaux à longueur d'année et pourront vous conseiller sur les caractères des uns et des autres.

Mais pour en revenir à la consanguinité, voici ce que j'ai écrit (vu que je vais faire, dans le cadre de mon plan d'élevage un mariage consanguin) et si vous avez des remarques à faire ou des erreurs à corriger, surtout n'hésitez pas à me le signaler !




- ce qu'il y a de bien en élevage c'est que comme vous choisissez les mariages, vous pouvez éviter la consanguinité...
C'est l'une des premières choses que j'ai dite à Emmanuelle quand je suis allée la voir pour réserver Chewb, me souvenant de mes années "goûtières" où mes chats s'en donnaient à coeur joie, et vas-y tonton avec nièce, et fiston avec maman et grand père avec cousine, c'est la fête à la maison !
Regard un peu hésitant de celle-ci...
- non, en fait il y a de la consanguinité, mais elle est travaillée.

Je fais à ce moment là comme je fais d'habitude quand je n'y connais rien mais je ne veux pas avoir l'air d'une imbécile :
- ah mais oui, bien sûr, mais là c'est différent !
Vague souvenir des annonces de types siamois sur internet "non consanguins, non dégénérés"
Dégénérés...
Bon, évidemment chacun vend sa soupe comme il le peut, mais dégénéré, quand même, accuser tous les éleveurs de travailler avec des chats dégénérés, le mot est fort, non ?

Comme intérieurement je suis toujours une imbécile, je décide de me renseigner un peu sur la consanguinité.
Pendant un an et demie, j'avale des articles, je dévore des sites dédiés, j'ingurgite des informations, bref je me nourris de tout ce que je trouve sur la consanguinité à la recherche de la réponse à ma grande question : la consanguinité est-elle dangereuse ou pas ?
Je suppose que vous vous posez la même question, alors je vais tenter de vous éclairer du mieux que je le peux.
Attention, ce que je dis ici n'engage que moi, je ne suis pas scientifique, ce que je dis est simplifié à l'extrême donc forcément en partie inexact, mais je vous mettrai en bas de page les liens vers les informations judicieuses que des personnes compétentes en la matière ont écrites et qui vous permettront de vous faire votre avis sur la question.

La consanguinité pourquoi faire ?
Oui, à priori, on le sait bien, la nature aime la multiplicité. Tous les jardiniers en herbe en ont fait l'expérience, sauvegarder un rosier de souche rare qui a été bouturé avec lui-même est une gageure de tous les jours, pendant que les rosiers sauvages pourrissent d'églantines votre jardin, au milieu des mauvaises herbes dont on a un mal de chien-dent- à se débarrasser !
Plus on multiplie un organisme par lui même, plus on l'appauvrit en terme de défenses naturelles et robustesse face aux maladies. Dans ce cas, pourquoi travailler la consanguinité ?
Pour fixer la race.
Chaque début de race commence par de la consanguinité, par manque de sujets, tout simplement.
Prenez le cas des races récentes comme le sphynx ou le peterbald, ou même le bengal. Pour fixer les premiers sujets et sauvegarder le type de ces nouveaux chats, on est bien obligés, parce que le pool est restreint, de les croiser avec eux mêmes avant d'incorporer d'autres sujets au fur et à mesure.
En fait, pour comprendre comment ça marche, il faut faire un détour (rapide) par la génétique.
Chaque gène est composé de deux allèles, on hérite l'une de sa mère, l'autre de son père. On dit alors que le gène est hétérozygote. Chacun de nous transmet une partie de son patrimoine génétique à sa descendance, ce qui ne veut pas dire que tous les gènes transmis seront exprimés physiquement. Exemple, en ayant les yeux marrons, on peut avoir hérité du gène "yeux bleus" de l'un de ses parents, et le transmettre à sa descendance qui, s'il le reçoit également de l'autre parent, aura alors les yeux bleus.
Mais comment faire en sorte que cet enfant ait à coup sur les yeux bleus ?
En augmentant les probabilités de les lui transmettre par les deux parents.
Adaptons maintenant cette règle aux chats en gardant à l'esprit qu'un éleveur est censé faire progresser la race et pas se contenter de faire le même mariage pendant 15 ans (bon, ok, pendant 5 ans, personne ne reproduit avec des chats de 15 ans) et que pour se faire, il va forcément chercher à typer davantage chaque nouvelle génération.
Imaginons que le standard du siamois réclame une queue courte.
Imaginons qu'au milieu de cette forêt de queues démesurément longues nait, par le plus grand des hasards, une portée de magnifiques chatons à queues courtes, Ô joie de l'éleveur qui ne sait pas lequel de ses reproducteurs a transmis ce merveilleux patrimoine génétique, mais qui compte bien le garder et le mettre à profit.
Pour celà, il a deux solutions : soit il garde un mâle et une femelle de la portée et les marie ensemble (en espérant que les bébés iront puiser le patrimoine "queue courte" de leurs deux parents respectifs) soit il garde un mâle et une femelle et les marie à leurs parents dans le même but.
Il y a un calcul permettant de connaître la probabilité de gènes consanguins qui seront transmis par ces mariages.
La probabilité (qui n'est qu'une probabilité) est de 25% pour un mariage parent/enfant ou frère/soeur, et de 12,5% pour un mariage demi frère/demi soeur, ce qui reste relativement bas. On pourrait croire à des taux beaucoup plus élevés pour un lien de parenté si proche alors qu'en fait, pour arriver à une consanguinité frisant les 50% il faudrait multiplier les mariages consanguins sur plusieurs générations.
Le but de cette consanguinité est donc de rendre un gène hétérozygote homozygote (le même gène sur les deux allèles) afin d'avoir le plus de chances possibles qu'il le transmette à sa descendance et que toutes les portées de nos siamois à queue courte arborent ce bel appendice ridiculement petit.
Adaptez ceci aux grandes oreilles et vous aurez compris la fascination qu'ont les éleveurs pour les chauves souris (moi y compris, bien sûr !).

Bon, le "pourquoi", on a compris, le "comment" on a compris aussi, mais la question qui reste est : c'est dangereux ou pas ?

L'une des plus vieilles idées reçues est que la consanguinité fait naître des tares (regardez le Bayou)
C'est faux, la consanguinité ne fait pas naître des tares, elle met en évidence des tares qui étaient déjà dans la lignée et que l'absence de renouvellement du pool génétique risque de faire ressortir à un moment ou un autre. Mais tordons le cou à une autre idée reçue : ajouter plein d'autres lignées pour détruire une tare génétique ne sert à rien, le gène n'est pas soluble dans le sang neuf et si la lignée de base est pourrie, la tare finira aussi par ressortir, même si vous multipliez les mariages les moins consanguins possibles.
Comment savoir si une lignée est mauvaise ?
Là, ça se corse.
Tout d'abord, on a très peu de recul et encore moins de connaissance exacte de ses lignées.
A moins d'être éleveur depuis 20 ans et de connaître sa lignée sur le bout des ongles, c'est à dire d'avoir gardé à chaque fois des reproducteurs sur chaque nouveau mariage, il est impossible pour un éleveur de garantir que sa lignée est saine et exempte de soucis génétiques, tout comme il est impossible de garantir que le chat n'aura pas d'ennuis de santé.
On peut vous garantir que le chat n'a pas la PIF en quittant l'élevage, ni le FIV, ni le FELV, ni le typhus, le coryza ou toute autre maladie virale, mais pas garantir qu'il n'aura pas de cancer en vieillissant.
Certaines "tares" sont plus anodines, une queue nouée, des yeux qui louchent, un sternum. Rien de plus qu'une dent gâtée dans le sourire de Miss Monde, ça gâche un peu le paysage mais ça n'empêche pas de vivre. D'autres tares sont plus préoccupantes, comme la PKD, le HCM, la surdité du chat blanc ou la luxation patellairen (dont l'origine génétique n'est pas encore prouvée mais lourdement soupçonnée).
Il semblerait que des tests génétiques puissent identifier les maladies dont une lignée serait porteuse, je ne parle pas simplement de faire tester un chat pour savoir s'il l'a mais s'il est porteur de la maladie.
Je ne me suis pas encore renseignée sur les tests génétiques possibles sur les siamois, mais ça sera ma prochaine recherche.
Donc en bref, travailler de la consanguinité sur une lignée saine n'est pas dangereux, sur une lignée à problème c'est une bombe à retardement.


Bon, ok, mais comment savoir si une lignée est saine ?

- bruit de mouches dans la salle, on entend au loin une porte claquer et un silence de glace tombe lourdement sur l'assistance...

J'aimerais vous dire, et même vous garantir, que la lignée de Chewb est saine.
Mais je ne le peux pas.
Les chats qui l'ont composée sont - a priori - toujours vivants, l'éleveuse qui est à la base de cette lignée, Julia Glanders, ne fait plus d'élevage. Elle avait confié Violetta, la mère de Chewb, à Emmanuelle il y a 5 ans de cela. Violetta est toujours belle, vaillante, en pleine forme et continue de porter le flambeau de ses ancètres, mais comment savoir si les chats qui ont composée cette lignée il y a 15 ans ou 20 ans sont exempts de faiblesses génétiques, je n'en ai pas la moindre idée.
Les choses sont d'autant plus difficiles à savoir que les éleveurs ne parlent ni des problèmes génétiques de leurs lignées, ni du travail de consanguinité qu'ils font, ce qui donne au résultat certains éleveurs qui poussent des cris d'orfaie dès qu'on prononce le mot consanguinité et d'autres qui expliquent que jusqu'à 25% c'est un taux acceptable, d'autres encore disent que le véritable travail d'une lignée se fait sur la consanguinité, pour lui conserver ses caractéritiques et ses particularités, qu'en multipliant les lignées on n'en travaille aucun, on ne fait que mélanger au petit bonheur la chance des patrimoines génétiques en espérant qu'il en sortira quelque chose de bon, mais que pour avoir une lignée homogène, qui donne à chaque fois des portées homogènes (c'est à dire des portées ou tous les chatons se ressemblent et non pas trois surtypes et deux bugs bunny dans la même portée) et donc pouvoir prévoir pratiquement à coup sur les descendances (c'est à dire des chats qui vont produire la même chose que leurs parents, et non pas des surtypes qui produisent des bugs bunny) il faut travailler de manière éliptique, c'est à dire apporter du sang neuf puis recroiser en consanguinité, apporter à nouveau du sang neuf et retravailler encore en consanguinité et ainsi de suite.


Tout ça c'est bien gentil, mais au final, c'est bien ou pas alors ?

Eh ben je n'ai pas trouvé la réponse à ma question, alors au final, je me suis dit que rien ne valait l'expérience des autres et je suis allée sur la base de donnée de pawped examiner les pedigrees et regarder les taux de consanguinité, et j'ai eu de sacré surprises...
J'ai fait des recherches principalement sur des éleveurs ayant produit beaucoup de chats et depuis longtemps, parfois on trouve le plus de consanguinité au début, d'autres fois c'est surtout à l'heure actuelle qu'ils recroisent leurs lignées, j'ai cherché dans les lignées anglaises qui sont pas mal consanguines, j'ai cherché dans les races récentes comme le balinais, et là aussi, il y a pas mal de consanguinité, de la même façon que le mariage que je vais faire, c'est à dire :
Chewb X China = Delirous : 0% de consanguinité.
Chewb X Sulie = Dazzle : 0% de consanguinité
Dazzle X Delirious = 12,5% de consanguinité, chacun ayant un patrimoine génétique totalement différent de celui de Chewb, donc beaucoup de sang neuf, et chacun ayant une bonne part de Chewb, ce que j'aimerais sauvegarder (non, pas ses oreilles) à savoir son poil, sa queue magnifique, son corps superbe, ses très beaux yeux et surtout son merveilleux caractère.
Je ne veux pas juste produire du balinais, je veux voir Chewb derrière ces futurs bébés, c'est pas pour rien que je garde les deux lilas tabby :-)

Donc, la dernière question est : les bébés de cette prochaine portée (s'ils naissent un jour, hein parce que les chats ça fait rien qu'à contrarier ses bipèdes) auront-ils des maladies génétiques ou seront-ils plus fragiles que les autres ?

A vrai dire, je ne peux rien garantir, mais statistiquement, ils ne devraient pas avoir davantage de fragilités que les autres. Chewb est un chat très grand et très robuste (ça impressione les gens qui le voient en vrai, on ne l'imagine pas aussi grand, il est mince, mais aussi long qu'un maine coon) et les deux bébés que j'ai gardé sont les plus grands et les plus forts de la portée, Delirious est presque aussi grand que Sulie à l'âge de 4 mois et il a hérité du corps musclé de sa mère et Dazzle fait le double de sa petite soeur, et surtout, Chewb vient d'une lignée qui a été travaillée en consanguinité, vous n'avez qu'à regarder son pedigree, et il a l'air de tout sauf d'un chat malade ou malingre. (la consanguinité est censée affaiblir la fertilité... Chewb a fait plus de 15 bébés en trois saillies, je suis pas sûre qu'il soit au courant !)

Donc en bref, tout ça pour dire que je ne peux répondre à aucune de mes propres questions, mais qu'avancer sur ce terrain là ne me paraît pas plus risqué que de faire un mariage de lignées totalement différentes.

Voici quelques pistes si le sujet vous intéresse :
http://pawpeds.com/pawacademy/genetics/ ... ex_fr.html
http://pawpeds.com/pawacademy/beginners ... ee_fr.html
http://pawpeds.com/MCO/mchs/articles/lorimer_fr.html
http://pawpeds.com/userguide/index_fr.html
http://pawpeds.com/healthprogrammes/index_fr.html
http://leparcauxloups.free.fr/Consanguinite_cadre.html


MessagePosté: Jeudi 01 Janvier 2009 18:48
par Mi Neth
Chez l'humain, la consanguinité a souvent été de mode au temps des rois. Pourtant, les sujets ne semblaient présenter de tares. Quoi que...! Actuellement le tare naît souvent d'une alliance d'individus avancés en âge et ayant, plus que copieusement, imbibé de nitro-bibine la venue du chérubin. Chez le chat, ( à moins que le lait maternel est fermenté de façon a accuser un taux d'alcool avancé) ces critères n'existent pas. Je peux avancer qu'aucun chat, quelque soit la nature de sa venue au monde, ne présentera jamais les caractéristiques et les symptômes que cultivent mes voisins du quatrième. :laugh:

MessagePosté: Jeudi 01 Janvier 2009 19:23
par Marie
Ton post est trés intéressant Thisbé et m'a permis de mieux comprendre ......
Ne penses-tu que pour toutes les tares graves, il vaudrait mieux stériliser les parents et Bb ?

MessagePosté: Jeudi 01 Janvier 2009 21:45
par thisbe
Marie a écrit:Ton post est trés intéressant Thisbé et m'a permis de mieux comprendre ......
Ne penses-tu que pour toutes les tares graves, il vaudrait mieux stériliser les parents et Bb ?



Cette question là est soulevé dans l'excellent article du Parc au Loup (dernier lien) concernant la population de Maine Coon (je crois que c'est chez eux que j'ai lu ça, sinon c'est chez Bouledefourrure, le blog d'un vétérinaire de campagne qui a aussi consacré un article au HCM chez le Maine Coon... d'ailleurs à la reflexion, oui, ça doit être chez lui, donc tape "bouledefourrure" dans google, tu vas tomber sur son blog, et tu cherches HCM dans la rubrique "chats" ) et l'auteur de l'article concluait qu'il était tout aussi dangereux de supprimer les géniteurs qui seraient potentiellement porteurs d'une maladie génétique parce que le pool est trop restreint, qu'ils ont aussi d'autres grandes qualités, et surtout qu'en faisant de bons mariages il y avait moyen de garder sur les générations suivantes des progénitures qui elles, ne seraient pas porteuses.

Je t'explique brièvement.

Pour que la tare génétique se manifeste, il faut que les deux allèles du gène soient porteuses de la maladie.
Si le chat est ce qu'on appelle porteur sain, il n'a la maladie que sur une seule allèle, l'autre ayant été hérité d'un parent non malade et non porteur sain, donc ce chat, qui ne déclarera jamais la maladie, peut la redonner à ses progénitures par héritage génétique.
Si ce chat porteur sain est marié à un autre chat porteur sain, certaines progénitures seront malades, d'autres porteurs sains, d'autres non porteurs.
Si le chat porteur sain est marié à un chat qui n'a pas la maladie, seul un quart de la portée sera porteur sain, tout le reste (statistiquement parlant) n'aura pas de trace de cette hérédité et pourra donc reproduire en paix.

Là, le test génétique prend toute son importance.


C'est du moins ce que j'ai compris, mais une fois encore, je ne suis pas scientifique, donc tout est à vérifier.

MessagePosté: Jeudi 01 Janvier 2009 22:25
par Marie
Oui je comprends ton explication mais alors pourquoi lit-on sur certains sites d'éleveurs d'Abyssins qu'il vaut mieux écarter les parents ou l'on trouve dans la portée des luxations patellaires ?

MessagePosté: Jeudi 01 Janvier 2009 23:47
par thisbe
Marie a écrit:Oui je comprends ton explication mais alors pourquoi lit-on sur certains sites d'éleveurs d'Abyssins qu'il vaut mieux écarter les parents ou l'on trouve dans la portée des luxations patellaires ?



Comme je te le disais, Marie, je m'y connais peu.
Il y a peut être des raisons tout à fait valables de garder des reproducteurs porteurs sains, tout comme il est fort possible que l'éleveur qui en garde soit dans l'erreur, voire la fraude, je ne peux pas répondre à une question aussi pointue qui, surtout, ne concerne pas une race que j'élève.

En ce qui me concerne, China louche, c'est un défaut qu'on essaie d'écarter en reproduction.
La louche du siamois est particulière, en fait ça n'est pas musculaire, c'est un problème neurologique qui oblige le chat à rectifier de lui même l'image complètement disloquée que son cerveau lui fait parvenir, on pourrait donc opérer le pauvre chat des deux yeux que ça n'y changerait rien, il aurait toujours ce regard à la Christophe Lambert, qui, s'il lui donne un charme certain, reste quand même un défaut éliminatoire en expo.

Malgré ça, j'ai décidé de reproduire avec elle parce qu'elle avait suffisement de qualités intéressantes pour passer outre ce défaut.
Heureusement, elle ne l'a donné à aucun de ses chatons.
A l'extrême limite, Delirious qui a les yeux un peu rapprochés, bénéficie de ce regard par en dessous, mais il ne louche pas.

Maintenant il est clair qu'il s'agit uniquement de désagrément physique, pas de maladies handicapantes pour l'animal ou son maître, donc le propos n'est pas le même dans un cas ou dans l'autre.

MessagePosté: Vendredi 02 Janvier 2009 0:00
par thisbe
Question idiote, comment fait on pour avoir une photo en signature ?

MessagePosté: Vendredi 02 Janvier 2009 11:51
par Marie
thisbe a écrit:Question idiote, comment fait on pour avoir une photo en signature ?


Dans ton profil, il te faut ajouter un url dans ta signature fait avec imagsShack ou serving.com :wink:

MessagePosté: Vendredi 02 Janvier 2009 16:30
par thisbe
je fais un essai....


marche pas...



deuxième essai !



Marche toujours pas...


troisième essai


Bon, je laisse tomber...

MessagePosté: Mercredi 07 Janvier 2009 16:25
par Bengal
Pour continuer sur la consanguinité, j'ajouterais que, en tant qu'éleveur, lorsqu'on fait le choix d'un mariage consanguin, c'est dans l'objectif de récupérer deux allèles identiques du gène qui nous intéresse ... sans avoir la certitude que ce sera le cas, mais disons, avec une bonne présomption. On choisit de préférence la non-consanguinité, quand c'est possible. Quand ce caractère n'est présent que chez un petit nombre d'individus, la consanguinité peut devenir nécessaire ; elle doit alors être gérée de façon extrêmement prudente par l'éleveur parce que si on a la quasi-certitude de récupérer deux allèles identiques du même gène, et donc le caractère souhaité (bien que .... attention aux surprises avec les gènes récessifs, "cachés" derrière les gènes dominants : la naissance de chatons bengal snow issus de parents tous deux brown spotted tabby, dans des lignées également brown spotted tabby, en est un exemple - très positif et prometteur, cette fois - ), on a également un vrai risque de récupérer un caractère génétique indésirable et pas forcément prévisible, s'il n'était exprimé chez aucun des deux parents (= récessif chez les deux) ...
La consanguinité est donc à mon sens à ne manipuler qu'en connaissance de cause, et avec quand même un minimum de connaissances génétiques. C'est un travail ... d'éleveur. Et tout ce travail explique que les chatons "de race" sont parfois coûteux : leur production n'est pas le fruit du hasard, elle est mûrement réfléchie, pesée parfois comme dans le cas d'un choix de consanguinité, elle signifie aussi, pour les chatteries fermées (= saillies uniquement entre les membres de la chatterie, pour éviter la propagation des maladies), l'acquisition par l'éleveur de "specimens" mâle et femelles souvent très coûteux, s'ils sont porteurs de caractères rares ... Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, j'ajouterais que, pour moi, un chat de race n'a pas plus de valeur qu'un chat errant, il représente simplement le coût du travail qui lui a donné naissance. Et j'ai autant de plaisir à caresser mon ex-errant type Norvégien ou les autres visiteurs félins du jardin, qu'à câliner mes bengals. Evidemment, pour mes bengals, j'ai des projets de descendance, de chatons avec tel ou tel caractère génétique plutôt que tel ou tel autre. C'est parfois "prise de tête", ç'est un travail, mais avant tout, une passion. Et pour certaines de mes futures portées, je me pose effectivement la question de la consanguinité ... d'une consanguinité maîtrisée ... si tant est qu'elle soit maîtrisable.

MessagePosté: Mercredi 07 Janvier 2009 19:23
par nemo
Tou ça est très intéressant....et instructif....
Mais, lorsque le pool génétique est assez ouvert, dans certaines races, vouloir jouer à l'apprenti sorcier ????....je le trouve logique et légitime dans les races dites "en construction".......

MessagePosté: Jeudi 08 Janvier 2009 5:06
par VirginiedeBLore
Cette discussion est formidable !
Je ne suis pas éleveuse, ni généticienne, mes connaissances remontent au programme de Terminale C de bio de mon époque, mais je comprends tout ce que thisbé a expliqué, bravo à elle !!!

Je pense que même dans le cas d'un réservoir de chats importants, un éleveur peut vouloir fixer par consanguinité un caractère spécifique. Pour reprendre les remarques de certains éleveurs, rapportées par Thisbé, à force de marier de nombreuses lignées sans consanguinité, on "dilue" le patrimoine, et certains gènes récessifs ne s'expriment plus (ils sont toujours là chez quelques chats, mais en général, on ne les voit pas, c'est l'autre allèle qui l'emporte).
Donc parfois, c'est plus efficace de travailler dans la même lignée proche (qu'on connaît) pour faire ressortir un élément, plutôt que d'aller chercher au loin le même allèle chez un autre chat dont on n'est pas certain du reste. Parce que parfois (souvent), on peut vouloir faire ressortir ce gène tout en conservant d'autres caractéristiques.
(je suppose, et je devine, que, comme dans toute race - chiens, chats, chevaux, il y a des "magouilles", des non-dits, des faux pédigrées qui traînent... ce n'est pas la majorité, du moins je l'espère, mais ̧¢a existe forcément, car nous sommes de pauvres humains bien faibles éthiquement...)


J'ai une question qui me taraude : une fois plongé dans ce travail, comment l''eleveur perçoit-il ses chats : comme une bibliothèque de gènes à exploiter, ou toujours comme un animal à part, à choyer, regarder vivre, accompagner... ?

MessagePosté: Jeudi 08 Janvier 2009 10:04
par catwallon
:P
Très bien cette discussion !
Je ne peux pas parler au nom de tous les éleveurs, mais pour une grande partie d'entre eux, les amours restent des membres à part entière de la cellule familiale.