Page 3 sur 3

Chat dominant

MessagePosté: Samedi 20 Novembre 2021 20:17
par noubette
Lestes a écrit:
Croquettes92 a écrit:Donc ramené à l'être humain ce serait par exemple confondre charisme et autorité par exemple ?

Comme Noubette, j'aurais plutôt dit despotisme/autorité.


Hermione38 a écrit:Le comportement qui consiste à maintenir l'autre à terre en le fusillant du regard jusqu'à ce qu'il baisse les yeux c'est quand même un exercice de domination pour moi

Sans contexte, c'est impossible de se prononcer.

Le dominant s'assure que tout le monde est en sécurité, ça peut aussi passer par le fait de "remettre à sa place" un individu qui n'a pas un comportement acceptable et qui met la stabilité/survie du groupe en danger par ce comportement. Et là, on tombe dans des nuances qui ne sont vraiment comprises que par les animaux eux-mêmes.

Ça s'est déjà vu, dans certaines meutes de loups, qu'un chef de meute "remette à sa place" un individu trop stressé en se campant au-dessus de lui. Ça pourrait sembler contre-productif au premier abord, augmenter le stress de l'individu soumis. Sauf qu'à force d'observations, qui sont venu mettre en lumière certaines réactions du soumis suite à cette "démonstration de dominance", certains comportementalistes sont venus émettre l'hypothèse que ce serait, au contraire, une façon de rassurer l'autre en lui disant : "ça va, calme-toi, c'est moi qui gère, tu te souviens ?"
Ou, en version moins civilisée : "arrête de faire ta chochotte et d'inquiéter tout le monde, y'a pas de danger et t'es même pas aux commandes."

Mais ça peut aussi être de la violence pure et simple de la part d'un individu qui surprotège une ressource (nourriture, endroit pour dormir, etc.) et qui évacue sa peur et son anxiété à l'idée de "manquer".

C'est aussi possible que ce soit un dominant qui remette à sa place un individu qui surprotège une ressource, pour lui apprendre les bonnes manières et qu'il arrête de tyranniser les autres.

Et puis il y a aussi le sexe à prendre en compte. Chez beaucoup d'espèces vivants en groupe, à "rang hiérarchique égal", c'est souvent la femelle qui a le dernier mot.

C'est dû aux moyens dont chacun se sert pour asseoir son autorité : les mâles sont souvent plus dans l'intimidation uniquement et pardonnent plus facilement les erreurs, alors que les femelles sont souvent plus directes dans leur façon de diriger, elles préviennent moins et elles ne pardonnent pas grand-chose. De fait, le mâle dominant peut donner l'impression de réagir plus souvent et être celui qui commande le plus, mais lorsque que la femelle dominante passe à l'action, elle ne rate personne :lol:

Donc non, vraiment, déterminer qui est le dominant, c'est très complexe et on ne peut pas forcément se fier à ce qu'on voit à un instant T, il faut vraiment prendre la situation dans sa globalité la plus large et aussi voir la qualité des relations (si les autres se méfient de lui et l'évitent activement ou non), etc.

D'autant plus qu'on parle d'un "animal dominant", mais il ne faut pas perdre de vue que qui est dominant et qui est soumis dépend de la relation, du groupe et du contexte. Un chef de meute dans un groupe pourra être le plus soumis dans un autre groupe, et inversement.




Eeet du coup, pour revenir à la première question : c'est possible qu'il n'y ait pas de "chef de groupe/leader" qui se démarque, mais c'est en général une situation assez stressante pour le groupe en question.

Mais dernier critère à prendre en compte : chez les animaux pouvant vivre en groupe, la force de la notion de hiérarchie dépend vraiment de la qualité de la sociabilisation (et du caractère, aussi, mais les conséquences ne sont pas les mêmes). Les animaux qui, pour une raison ou pour une autre, ont vécu en solitaire étant jeunes sont souvent plus dans la protection de ressource que dans la relation sociale.

Ça s'est vu dans des meutes de loups en captivité, quand ils ont dû retirer un louveteau de la meute pendant plusieurs semaines pour des raisons de santé : l'animal n'avait pas la même implication dans la dynamique de la meute et les questions de dominance semblaient complètement lui passer au-dessus. Ça a posé problème à l'IWC, par exemple, parce que c'est arrivé à leur seule femelle du groupe, qui aurait donc dû devenir la femelle dominante, mais qui n'a jamais pris ce rôle, malgré les tentatives du mâle dominant de former une "paire" avec elle. Quand ils ont ajouté d'autres louveteaux à la meute, ils ont été obligés de la changer d'enclos parce que ses comportements de contrôle de ressource étaient trop importants et comme elle était la seule femelle, il n'y avait personne pour la remettre à sa place.

Je le vois avec Oboe, qui a les mêmes notions de hiérarchie qu'un chien et qui les appliquent mêmes aux humains de sa bande (jamais j'aurais cru ça possible) ; alors que mon chat précédent, qu'on a adopté à l'âge de 1 an/1 an et demi, très mal sociabilisée à l'homme et aux autres animaux, elle n'a jamais eu de tels comportements. Elle était affectueuse et attachée à nous, elle tolérait le chat de mon frère et le chien des voisins qui venait souvent jouer avec mon frère et moi, mais elle n'a jamais été sociable au point de considérer les questions de hiérarchie avec les autres animaux et encore moins avec les humains. Tout ce qu'elle attendait des autres animaux, c'était qu'ils oublient son existence, de toute façon :lol: Elle était surtout dans l'idée de protéger son groupe d'enfants humains (mon frère et moi) et ses ressources, pas vraiment dans l'interaction sociale.

Dans l'absolu, je pense que c'est possible que deux chats cohabitent de façon plus ou moins cordiale sans pour autant avoir une notion de "groupe social" qui se développe entre eux. De fait, il n'y aura pas de dominant, juste de brefs conflits ponctuels pour telle ou telle ressource, qui seront gagné par le plus déterminé du moment.


complètement d'accord avec tout ça