Nos articles les plus lus
Comment bien soigner son chat ?
Mon chat urine en dehors de la litière ?
Herbe à chat / Herbe-aux-chats
Comment éduquer son chat ?
Cohabitation entre chats
Cohabitation chat chien
Races félines
Les robes du chat
Arbre à chat: Utilité et fabrication facile

  Les principales catégories du forum sur les chats


Rendez un dernier hommage à vos chats disparus

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 20:29

Je vais vous narrer l’histoire de Vodka, petite puce blanche et rousse, petite chatte tendre et espiègle, partie trop tôt à 10 ans, emmenée par cette saloperie qu’est l’infection rénale chronique.

Je m’étais dit que j’écrirais cet hommage plus tard, quand la douleur sera moins vive, mais je pense que c’est le bon moment aujourd’hui, 14 janvier ; même si ça me broie le cœur.
Parce qu’aujourd’hui est le jour où je me demande si j’ai pris la bonne décision. Si cette décision n’est pas plutôt liée à mon épuisement, à la difficulté de concilier son état et les horaires de travail, à la peur qu’elle meure alors que je ne suis pas à ses côtés.
Ma décision d’arrêter les soins trop rapprochés et d’avoir expliqué que je ne pouvais plus en engager de gros frais pour l’IRC a-t-elle joué un rôle dans le comportement des vétérinaires par la suite ? Je les ai sentis moins impliqués ensuite pour gérer le gonflement de la patte de Vodka. Mais l’infection à sa patte n’était pas l’IRC et j’étais prête à tout faire pour que cela s’arrange. Elle semblait remonter la pente.

Aujourd’hui c’est le jour où les questions se bousculent entre les larmes qui ne cessent que pour mieux recommencer à couler plus tard. Je me dis que ce texte m’aidera à faire la part des choses.
Et tandis que quelques heures plus tard je viens relire cette introduction après avoir pratiquement terminé cet hommage, je peux confirmer qu’écrire tout ça m’a permis de faire cette part des choses.
Je ne suis pas certaine que beaucoup auront le courage de tout lire, car c’est un texte très long. Mais l’écrire m’a fait du bien. Je devrais peut-être le tronçonner en plusieurs messages. Le dernier message contiendra un montage photos.

Mai 2012
Au printemps 2012, ma fille m’a téléphoné. « J’ai une portée de chatons sur mon lit. Je les garde en attendant qu’une association trouve une famille d’accueil. Tu veux venir les voir ? Ils sont trop mignons. » J’ai répondu que ce n'était pas une bonne idée, car j’allais repartir avec l’un d’eux à coup sûr. Mais évidemment, je n’ai pas résisté à la tentation et dans un sens c’est parce que ma décision était déjà prise.
Cela faisait plusieurs années que je n’avais plus de chats. Mes trois autres chats s’étaient fait percuter par des voitures. J’habitais en zone rurale à l’époque et l’idée de garder des chats à l’intérieur ne me serait jamais venue à l’idée. Un chat est fait pour vivre librement, me disais-je. J’ai perdu ainsi Batman, un chat noir qui avait un peu plus d’un an ; Meringue une jolie petite chatte angora aux poils couleur crème qui était très jeune également, et mon Titi de 14 ans. Un pépère tigré gris que j’avais vu naître. Après cela, je ne voulais plus de chat. Je ne voulais plus de cette peine quand ils partent ainsi.
Quand ma fille m’a appelée ce fameux jour de 2012, j’habitais en ville. Donc plus de risques d’accident sur la route, car il serait hors de question de laisser sortir une nouvelle boule de poils dans cet environnement.
Je suis donc allé voir la portée de chatons. Mon fils m’a dit sur le ton de la plaisanterie : « tu ne ramènes pas un chat, hein ! » La portée avait à peine deux mois. Elle venait d’un autre appartement de l’immeuble. Une vieille dame avait été hospitalisée en urgence et les pompiers avaient trouvé une cinquantaine de chats dans son logement. Quand je suis entrée dans la chambre, j'ai découvert cinq chatons jouant sur le couvre-pied, trois mâles et deux femelles. L’une des femelles était rousse avec une étoile blanche sur le ventre, et l’autre était blanche avec des taches rousses. J’ai adopté ces deux puces.
Nous sommes retournés chez moi avec ma fille et celle-ci a mis les chatonnes dans son sac à dos le temps de rentrer dans l’appartement, en gardant la fermeture un peu ouverte bien sûr. Mon fils en nous voyant arriver a dit : « Ah ! pas de chaton alors ? ». Et j’ai répondu : « Je n’ai pas un chaton… mais deux. » Et nous avons ouvert le sac en grand pour laisser ces petites demoiselles découvrir leur nouvel espace de vie.
C’était le début des moments de bonheur, des rires et des attendrissements. Des petites vies toutes neuves qui s’épanouissaient en marchant de manière pataude, qui peinaient à monter sur le canapé, et qui tentaient de se pelotonner contre mon chien pour profiter de sa chaleur. Au début, il essayait de les éviter, se demandant ce qu’étaient ces deux petits trucs poilus qui le suivaient avec insistance. Il n’a pas fallu deux jours pour que ces trois-là dorment les uns contre les autres comme s’ils se connaissaient depuis toujours.
Mon fils a appelé la petite rouquine « Mousse » parce qu’elle avait la couleur de la bière. Pour rester dans le thème, j’ai nommé « Vodka » la petite blanche avec les taches rousses. Son pelage était si blanc et si pur. Nous disions souvent en plaisantant que nous avions baptisées les puces en buvant l’apéritif et que ça expliquait leurs noms.
Elles avaient chacune leurs habitudes. Mousse aimaient s’accrocher sur un des chaussons de mon fils pour être transportée comme sur un manège, et Vodka adorait les câlins à rebrousse-poil. Elle ressortait de ces séances avec son pelage ébouriffé. Elle a aimé ça presque jusqu’à la fin.
À l’époque, je traversais une période difficile et il était convenu avec l’association qui s’occupait de tous les chats de la vieille dame que ça serait eux qui prendraient en charge les stérilisations de Mousse et Vodka.

Novembre 2012
Quand ces demoiselles ont eu 8 mois, une personne de l’association les a emmenées dans une clinique située dans la ville où habitait ma fille. Je vais l’appeler la clinique Zéro. J’ai récupéré Mousse le lendemain, mais l’opération de Vodka avait été différée d’une journée, parce que les vétérinaires étaient débordés. Elle a donc passé deux nuits dans le chenil de la clinique Zéro.
Bon souvenir. À son retour, elle marchait bizarrement avec la collerette, en se dandinant, c’était drôle de la voir marcher ainsi. Elle s’est remise très vite et n’a pas essayé de toucher sa plaie quand nous avons ôté la collerette pour qu’elle soit mieux.
Mais ces deux nuits à la clinique Zéro avaient laissé des traces. Elle a été plus distante ensuite. Elle se méfiait beaucoup des gens qui venaient chez moi, sauf si c’était vraiment des habitués. À part ça, elle continuait ses espiègleries, à se mettre devant la télé quand elle avait décidé que c’était l’heure de manger, et à aimer les caresses à rebrousse-poil. Mais elle ne ronronnait presque plus et ne se couchait plus contre nous.

2014
Je déménage et je me retrouve pratiquement à côté de la clinique Zéro, où Mousse et Vodka avaient été stérilisées. Je me suis dit que ça ne pouvait pas être plus pratique en cas de problème. Comment aurais-je pu savoir que cette praticité allait avoir un impact sur la vie de Vodka. Si seulement j’avais su qu’un des vétérinaires n’avait pas une bonne renommée. J’ai appris beaucoup plus tard que plusieurs chiens et chats avaient péri à cause de lui.

2016
J’ai un problème de santé très handicapant. Une capsulite rétractile, chose que je ne souhaite à personne. Je ne peux pratiquement plus bouger pendant des mois et les nuits sont difficiles. Ce que les médecins appellent la période chaude est vraiment une épreuve. Les séances de kiné entretiennent la douleur, mais sont impératives pour que la mobilité de l’épaule ne soit pas réduite définitivement. Je passe la plupart du temps sur le canapé, ne pouvant faire que quelques activités avec une seule main. C’est à partir de cette période que Vodka, qui était plutôt indépendante depuis sa stérilisation, devient très proche. Elle se colle maintenant tout contre moi et semblait vouloir me donner toute sa douceur pour me réconforter. Elle a été un grand soutien moral pendant cette période.
Même après la résolution de ce problème de santé, elle savait quand je n’allais pas bien pour une raison ou une autre. Nous avons tissé un lien très étroit. Elle recommençait à ronronner et à frotter ses joues contre nos mains, comme avant la stérilisation.

2017/2018
J’emmène Vodka à la clinique vétérinaire proche de chez moi, car je m’étonne qu’elle reste très mince malgré son âge. Sa sœur Mousse est déjà plutôt dans le style embonpoint. Ils me disent qu’il n’y a pas de problème et que c’est sa nature. Plus tard, je la remmène une autre fois parce qu’on voyait le blanc de ses yeux et que j’avais lu que ça pouvait être la troisième paupière et un signe de problème de santé. Même verdict, la vétérinaire qui l’ausculte m'assure qu’il n’y avait pas de souci.
Au cours de l'été 2018, je retrouve souvent des petits vomis sur le sol, mais avec trois chats je me dis que c’est normal et à cause des poils. C’est à partir de ce moment que pointent mes regrets et l’impression de ne pas avoir été assez réactive.

Juste avant Noël 2018, Mousse a eu une dent infectée. L’extraction de cette dent s’accompagne d’un détartrage, toujours à la clinique Zéro, mais ça se passe bien. Ils sont trois vétérinaires dans cette clinique et je n’ai pas de préférence. Comme c’est une urgence, j’ai pris celui qui était disponible et je ne me souviens plus lequel c’était. Pour moi, à l'époque, tous les vétérinaires se valent plus ou moins. Ils ont été formés pour prendre soin des animaux. Je n'ai pas une telle confiance dans tous les domaines, mais j'étais persuadée que vétérinaire est une vocation avant d'être un métier.
Je me dis qu’il faudra que je songe à faire faire un détartrage à Vodka également pour qu’elle ne vive pas la même mésaventure. Ma situation financière commence à s’améliorer, mais ce n’est pas encore le top. C’est donc en novembre 2019 que je prends rendez-vous pour ce détartrage. Après consultation et prise de sang, il est convenu que je la déposerai le mardi soir pour la récupérer le mercredi soir.
Mais le lundi après-midi j’ai un message du secrétariat de la clinique Zéro pour me dire de l’amener le lundi afin de lui faire une perfusion de 24 heures avant l’anesthésie. Je rappelle pour savoir pourquoi il fallait faire cette perfusion et la secrétaire, une gourdasse de première catégorie, ne cesse de me répéter « Je sais pas. Faut voir avec le vétérinaire. Je ne peux pas dire. Rien de grave, c’est juste qu’il faut la perfuser pendant 24 heures avant » Je demande si je peux rencontrer le vétérinaire le soir même pour savoir ce qui se passe exactement et elle me répond que oui.
Je suis arrivé à la clinique à 17H45 après le travail et j’ai attendu, attendu, attendu. Tout le monde me passait devant. La secrétaire était toujours incapable de me dire quoi que ce soit. Je suis repartie à plus de 19 heures sans avoir vu le vétérinaire. J’ai rappelé le lendemain pour savoir si le secrétariat avait plus de détail, réponse négative. J’ai dit que je repasserai le soir et je n’ai toujours pas eu de réponse. La secrétaire m'avait répété que ce n’était rien de grave et que c’était juste une mesure de sécurité supplémentaire, mais je me suis dit que même si c’était mineur, il valait mieux différer ce détartrage et voir déjà ce qui se passait exactement. J’ai annulé l’intervention et je me suis dit que j’emmènerai Vodka dans une autre clinique vétérinaire, ce qui impliquait une nouvelle consultation et un nouveau prélèvement sanguin.
Mon expérience avec les soins vétérinaires se limitait à des stérilisations et je ne savais même pas qu’on pouvait demander les résultats d’analyses sanguines de son animal. La clinique Zéro ne les donnait pas.

2020
Puis le covid est arrivé et j’ai complètement zappé tout ça. Rien de grave avait répété la secrétaire. Vodka allait bien. Jamais je ne me serais imaginé à quel point les chats de notre époque pouvaient être frappés par tant de maladies, même encore jeunes. Je ne savais rien en fait et je regrette que les cliniques vétérinaires ne proposent pas des petits livrets, même succincts, pour lister les différents symptômes des maladies les plus courantes. Ils devraient avoir des affiches placardées dans les salles d’attente, plutôt que de faire de la pub pour ce qu’ils vendent. « Vomissements ? Haleine avec une odeur forte ou d’urine ? Augmentation de débit urinaire ? Diminution de l’appétit ? Un ou plusieurs de ces symptômes est peut-être celui d’une maladie rénale. N’attendez pas pour consulter votre vétérinaire et faire faire un bilan sanguin. » Voilà qui ne serait pas compliqué à mettre en place n’est-ce pas ? Surtout quand 30 % des chats meurent de cette maladie. Surtout quand une vétérinaire à domicile vous explique que 9 fois sur 10 les anesthésies qu’elle pratique concernent des chats en IRC. Mais la prévention rapporte moins que les soins. Ou alors ça ne leur vient tout simplement pas à l’esprit. Personne dans les écoles vétérinaires n’a eu l’idée de leur dire : « Faites de la prévention surtout, car le plus important reste la santé de ces animaux. » Ils préfèrent disposer des flyers commerciaux sur les tables basses des salles d’attente, des fois que vous ayez la bonne idée de cracher une vingtaine d’euros en plus pour un diffuseur d’hormones.

Fin 2021/ Début 2022
Souvent quand je m’asseyais sur le canapé, Vodka avait pris l’habitude de mettre ses deux pattes avant sur mon torse pour recevoir des câlins à rebrousse-poil. Sa petite face se retrouvait à hauteur de la mienne. Je lui disais : « Dis donc tu as une haleine de croquettes pas fraîches, tu as une haleine de fennec ». J’ai été étonnée ensuite d’avoir à changer les litières plus souvent. Elles étaient inhibées d’urine rapidement.
Modifié en dernier par Esperance le Dimanche 15 Janvier 2023 22:09, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié


Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 20:30

Mi mars 2022
Je trouve que Vodka a un peu maigri et elle ne mange plus autant de bouchées en sauce. Je ne leur en donnais qu’une fois de temps en temps, c’était leur petite friandise. Les croquettes étaient à disposition pour les trois chattes donc je ne pouvais pas remarquer si l’une d’elles en mangeait moins.
Je décide donc d’emmener ma puce dans une autre clinique vétérinaire. J’appellerai cette clinique : la Petite Clinique. Elle se situe à cinq minutes en voiture, mais Vodka est tétanisée dans la boite de transport, les yeux fixes. Une prise de sang est faite. Et le verdict tombe comme un couperet. 99 mg/L de créatinine et 2,4 g/L d’urée. Il faut l’hospitaliser, la transfuser, et voir ce que ça va donner.
Je suis effondrée. Je ne m’attendais pas du tout à ça. Je ne connaissais rien de cette maladie. Je ne savais même pas que les chats pouvaient souffrir de maladie rénale aussi jeunes. J’avais juste lu ici et là que la stérilisation pouvait affecter la fonction urinaire et qu’il fallait faire attention à certaines marques de croquettes.
Je passe les jours suivants à écumer les sites et les forums parlant de l’IRC. Je glane toutes les informations possibles sur l’alimentation du chat souffrant de cette maladie. À partir de l’échographie faite, le vétérinaire me parle d’un stade 2. Mais ses taux se rapportent plutôt à un stade 4 d’après ce que je vois sur internet. J'apprendrai plus tard que cette échelle prend aussi en compte d'autres paramètres qui ont toujours été très bons chez Vodka dans le cadre de son IRC (tension, anémie et autres)
Entre toutes mes lectures, un truc m’interpelle. Je vois qu’il faut faire attention aux anesthésies des chats en IRC, car certains produits anesthésiants peuvent aggraver la dégradation de la fonction rénale. Une perfusion de 24 heures est préconisée pour réduire le risque. Et là je me souviens de madame « Rien de grave, c’est juste qu’il vaut mieux faire une perfusion de 24 heures avant l’anesthésie. »

J’ai récupère Vodka quelques jours plus tard. Le taux de créatinine était redescendu à 44 et l’urée à 1,8. Le vétérinaire me dit de lui donner que de la nourriture rénale humide. Il précise qu’elle peut aussi bien vivre quelques jours que quelques semaines. Je lui parle des perfusions sous-cutanées et il me répond que ça ne sert pas à grand-chose.
Vodka revient à la maison. Ce n’est pas la sérénité mais c’est un grand soulagement. J’avais tellement peur qu’elle meurt dans cette cage, loin de nous. Nous avions été lui rendre visite tous les jours et c’était un crève-cœur de la voir totalement stressée dans sa cage en métal.
Je lui ouvre la porte de ma chambre et c’est le bonheur total pour elle. Elle vient se blottir contre moi quand je dors et gratte même pour se mettre sous la couette. Les poils et l’hygiène deviennent le cadet de mes préoccupations. Il suffit de laver les draps plus souvent et de passer l’aspirateur plus souvent aussi.
Je prie pour que me soit donné plus de temps pour profiter de ma petite puce. J’ai demandé des mois, je n’ai pas osé demander des années, tant le pronostic du vétérinaire était pessimiste.
Nous profitons de deux jours d’apaisement, mais le soulagement dure peu, car elle se remet à vomir et boude la nourriture rénale.
Le véto qui l’a suivie à la Petite Clinique n’est pas là ce vendredi, je décide de l’emmener dans une clinique plus grande. Je veux un deuxième avis de toute manière. Son taux de créatinine est remonté un peu (au-dessus de 50) et ils suspectent une infection urinaire. Mais il faut faire une culture pour en avoir le cœur net. Vodka est à nouveau hospitalisée. Cette fois-ci l’ambiance est pire. La salle est très grande, des chiens aboient, la cage est en béton et tellement profonde que je suis obligée de me mettre sur la pointe des pieds pour la caresser alors qu’elle est tétanisée dans la litière. Je repars avec les larmes aux yeux. Je rêve de trouver une clinique qui ne s’occuperait que des chats.

Le 28 mars
C’est le jour où Vodka rentre à la maison. J’ai fouillé à fond du côté de l’alimentation. La meilleure option semble le poulet et des compléments. Si ça ne passe pas, les pâtées premium contenant le plus viande de qualité possible sont aussi une bonne option. Les croquettes rénales semblent bourrées de glucides, ce qui est très mauvais pour les petits vaisseaux sanguins et expliquerait que les diabétiques humains ont aussi des problèmes rénaux. Le problème avec le poulet et les pâtées premium est le taux de phosphore. Pour le poulet, le blog d’un vétérinaire éthique explique la viande de poulet pose moins de risque car, elle contient des vitamines B3 qui sont des chélateurs naturels du phosphore.
Je pense être parée pour affronter la maladie de Vodka.
Je vais la rechercher et elle en forme. Elle a eu de la Mirtazapine et du Cerenia, cela a relancé son appétit. La perfusion sous-cutanée m’est proposée d’emblée par la vétérinaire. 200 mL tous les deux jours. Et la prescription pour la nourriture est moins stricte que celle de la Petite Clinique. L’important est de stimuler son appétit et qu’elle mange. Donc aliments rénaux humides ou secs, mais proposer à côté du thon à l'eau, du jambon blanc, du fromage frais type kiri, et du poulet (j'ai demandé pour le poulet et elle m'a dit qu'il n'y avait pas de problème). J’investis dans une fontaine à eau pour stimuler également son envie de boire. Son taux de créatinine n’a pas baissé autant que la première fois.
L’échographie a montré qu’un de ces reins était plus petit et que sa fonction avait été détruite par des infarctus. Elle est née dans un appartement avec 50 chats, les risques de consanguinité ne sont pas faibles. Les néphrons de l’autre rein sont en partie détruits. C’est un stade 3 bien avancé, voire un stade 4, me dit-on.
Nous commençons les perfusions sous-cutanées avec une aide extérieure au début. Elle est toujours sous Clavaseptin pour la suspicion d’infection urinaire. En fait, les cultures ne donneront jamais rien, car son urine est trop diluée. Je ne sais donc pas si cette première cure d’antibiotiques était nécessaire.
Les perfs se passent bien. Les prises de comprimés un peu moins. L’administration du Phosphalugel se transforme rapidement en bataille. Je laisse tomber quelque temps plus tard, l’important est sa qualité de vie. Et je fais bien, car elle n’a jamais eu de problème d’ulcère, même à la fin.
Dans les jours qui suivent Vodka mange des petites portions de pâtée rénale, pas assez pour couvrir ses besoins. Dans tout ce que j’ai pu lire, j’ai vu que des vétérinaires estimaient que bon nombre de chats en IRC mourraient tout simplement de dénutrition parce qu’ils boudaient les aliments rénaux.

Début avril
Vodka mange peu. Je vais à la clinique Zéro pour y acheter une paquet de croquettes rénales. d'abord pour voir si Vodka en mangera et ensuite parce que j'en profite, l’air de rien, pour demander la dernière analyse de sang de Vodka ; celle qui avait été faite fin 2019. C’est une nouvelle secrétaire et elle me l’imprime sans problème.
Urémie : 1,08 g/L (normal de 0,2 à 0,5 g/L)
Créatinine : 25 mg/L (le stade 2 de l'IRC se situe à 16-28 mg/L).
Ma petite puce était déjà au stade 2 à cette époque (des larmes me reviennent aux yeux rien qu'en repensant à cela). Le véto qui suivait Vodka en voyant ces résultats s'est contenté de rajouter une perfusion de 24 heures dans le protocole du détartrage à venir, et a fait téléphoner à sa secrétaire pour dire "faut amener votre chat un jour avant".
Ne pas m'avoir appelée directement pour m'expliquer ces résultats en détail est honteux.
Cet incompétent a laissé ma chatte continuer à vivre avec ces taux, qui n’ont fait qu’augmenter. Je me dis que j’aurais pu agir, ne serait-ce qu’en la passant à nourriture humide. Elle aurait pu avoir un suivi vétérinaire plus tôt et peut-être gagner quelques années de plus.
Mais ressasser le passé ne sert à rien et il faut se concentrer sur le présent.

Nous sommes toujours début avril
Je passe donc aux pâtées premium et je tente aussi le poulet (qui n’aura pas de succès). Les pâtées premium fonctionnent au top. Elle mange et reprend des forces.
Pour les croquettes rénales, ça sera selon les jours. Je lui laisse à disposition parce qu'il en faut peu pour lui apporter les nutriments nécessaires.
Vodka reprend sa vie d’avant.
Quelques vomissements me donnent des sueurs froides. Je retente la pâtée rénale et elle en mange avec bon appétit, enfin. Mais ça ne durera pas. La pâtée rénale ce n’est vraiment pas pour Vodka. Je repasse à la pâtée premium.

7 avril.
Visite de contrôle. J’ai acheté un sac de transport pour ne pas lui faire subir la « caisse en plastique = hospitalisation ». Il y a un petit matelas douillet à l’intérieur. Les voyages vers la Grande Clinique deviennent beaucoup plus agréables pour elle.
Les nouvelles sont bonnes. Le soleil se remet à briller après presque trois semaines de stress et d’inquiétude. La créatinine est redescendue à 46, il n’y a pratiquement plus de vomissements, Vodka a repris son poids de forme (4,2 kilos). On peut arrêter le Phosphaluvet et le Cerenia. Plus de comprimés ou de liquide plâtreux à faire avaler. La Mirtazapine passe à un jour sur deux, puis un jour sur trois si l’appétit est là. Fin de l’antibiotique, on ne sait toujours pas s’il y avait une infection. Son phosphore est toujours normal.
La vétérinaire me propose une intervention pour faire un détartrage et arracher une dent. La gencive de ma puce est très enflammée selon les vétérinaires de la Grande Clinique. On sait que les inflammations peuvent avoir une répercussion sur la fonction rénale. J’ai remarqué qu’elle semblait vouloir manger des croquettes, mais sans insister. Donc je me dis que c’est peut-être parce que sa mâchoire lui fait mal. L’intervention est prévue pour le 22 avril. Je suis très inquiète, cependant la vétérinaire est vraiment bien. Elle m’explique qu’elle va utiliser un produit anesthésiant qui n’aura pas d’impact sur les reins de ma puce et qu’elle va s’en occuper comme si c’était sa chatte.

Le 23 avril
Je récupère Vodka. L’opération s’est bien passée. Ils ont vérifié ses taux et la créatine est remontée un peu (52 mg/litre). Je lui avais donné une autre pâtée le temps de recevoir ma commande de pâtée premium habituelle et je me demande si cette remontée des taux n’est pas due à ce changement.
La vétérinaire me dit d’ajouter de l’Ipakitine à la pâtée normale pour limiter l’apport en phosphore. Son taux de phosphore est bon, mais elle veut qu’il soit en limite basse.
Vodka n’a pas de protéines dans les urines. Sa tension et son taux de globules rouges sont normaux.
En fait, tout est ok à part son taux de créatinine et son taux d’urée.
La voilà avec un nouveau traitement antibiotique pour éviter une infection suite à la chirurgie dentaire.
Modifié en dernier par Esperance le Dimanche 15 Janvier 2023 22:16, modifié 5 fois.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 20:31

Avril à août
Presque 6 mois de bien être pour ma puce. J’ai acheté des gamelles SureFeed. Elles me permettent d’éviter de jongler avec les gamelles normales vu qu'il y a deux estomacs sur pattes dans les parages. C’était un investissement important, mais toute la petite troupe les adopte. Vodka va régulièrement manger sa pâtée. Le petit bruit du moteur devient un signal rassurant. Je ne regrette pas la chirurgie dentaire, car je vois qu’elle est détendue comme elle ne l’a pas été depuis longtemps. On ne fait pas attention aux changements quand ils arrivent très graduellement. Elle dort à nouveau comme un chaton. Elle est bien et je le vois. Elle ronronne encore plus.
Je sais que c’est un sursis face à l’IRC, mais je profite de ce moment de plénitude.

Les contrôles mensuels suivants sont bons. La vétérinaire augmente l’apport en Ipakitine en mai parce que le taux de phosphore n’a pas baissé. Il est toujours dans la norme, mais elle est focalisée sur la limite basse.
Les perfusions se passent bien dans l’ensemble. Il arrive que Vodka veuille partir avant la fin des 200 mL et si nous avons déjà passé 150 mL nous laissons faire. Cela reste occasionnel. Je cherche à trouver le bon équilibre entre le confort de vie de ma puce et les soins qui lui sont nécessaires pour se maintenir en forme.
En mai, la vétérinaire nous dit qu’on peut tenter de passer à 200 mL tous les trois jours.
Le contrôle suivant montre que la créatine a remonté un peu, nous repassons donc à 200 mL par jour. Le taux de phosphore a, lui, baissé un peu.

Les périodes de chaleur sont un peu compliquées à gérer parce que les chattes mangent moins. Je dois donc stimuler Vodka pour qu’elle ne perde pas de poids. Et je lui propose deux ou trois fois des boites de filets de thon pour chat (de 40 grammes) qu’elle mange en partie. Ça devient mon test gourmandise pour vérifier si le manque d'appétit est dû à sa maladie ou si c'est la chaleur qui influe. La vétérinaire m’avait dit que je pouvais lui donner du thon à l’eau pour stimuler son appétit, donc je fais ça sans me poser de questions. La canicule fait aussi qu’il est plus difficile de lui faire ses perfusions. Sûrement que ce n’est pas agréable pour elle d’être sur mes genoux alors qu’il fait si chaud. Mais cahin-caha, nous arrivons à les faire. À part ces perfs et les compliments alimentaires qu’elle prend facilement avec sa nourriture, ma puce vit une vie de chat normal. Je me fais une petite peur au mois d’août quand des points apparaissent sur ses oreilles, quelqu'un me dit que c’est peut-être de la gale. Mais non, ce sont des comédons qui pourraient venir d’un manque d’omega 3. Il faut dire qu’elle a pris les gélules de Krill en grippe. Jusqu’à maintenant, elle mangeait bien le contenu versé sur sa pâtée. Le vétérinaire me donne des comprimés d’oméga 3 à la place. Ma puce boude souvent la nourriture quand un de ces comprimés est écrasé dedans. Donc les prises sont plus compliquées et moins régulières.

Le 10 août
Son taux de phosphore est remonté. Il est passé de 40 à 107 en 10 semaines.
En faisant ce récapitulatif, je me suis aperçu que ce taux était plus haut à ce moment-là que lors de sa dernière prise de sang le 9 janvier dernier où il était redescendu à 97 rapidement après le début de l’homéopathie et du Porus One. Ils m’ont présenté ce 97 comme un taux catastrophique alors qu’elle était passée de 120 à 97 en moins d’une semaine.
Comme je le disais en débutant ce texte, la fatigue, le stress et le manque de sommeil sont des facteurs terribles lorsqu’il s’agit de prendre des décisions. Si je m’étais souvenu de cela, je n’aurais peut-être pas pris la décision finale aussi vite. Enfin je ne sais pas.
Quand je dis à la vétérinaire que je lui ai donné un peu de thon, elle me fait des gros yeux en disant qu’il y a trop de phosphore dedans. Mais elle me félicite pour nos soins et notre patience et me dit que nous faisons un travail admirable avec Vodka.
Elle me fait passer à 8 cuillères mesure par jour pour l’Ipakitine alors que la dose est de 1 gramme pour 5 kilos. La vétérinaire me dit qu’on peut augmenter les doses sans problème et je la crois, elle en sait plus long que moi sur le sujet, elle est compétente. Mais ça m’angoisse ce taux de phosphore qui a commencé à jouer du yoyo depuis l’introduction de l’Ipakitine.

21 août
Vodka ne mange pratiquement plus. Panique à bord. Elle ne vomit pas mais, à tendance à s’isoler et à ne pas bouger de son petit coin « je ne suis pas en forme ». La Mirtazapine ne fonctionne pas. Je lui redonne du Cerenia au cas où elle aurait des nausées, ça ne change rien. Elle marche en faisant le dos rond. Mais elle continue à venir dormir auprès de moi et à faire ses séances de pétrissage avant de se coucher. Sa position pour dormir semble moins détendue.
Je dois m’absenter une journée complète jusqu'à très tard et je demande à une amie de passer voir si Vodka va bien. Elle propose à ma puce une boite de Gourmet mousseline, elle en mange. Pour permettre à Vodka de manger quelque chose qui ne risque pas de lui nuire à long terme, je fais l’essai de mélanger de la pâtée gourmet et de la pâtée rénale Specific. L'astuce fonctionne. Vodka mange donc maintenant 100 grammes de pâtée Specific et 85 grammes de pâtée Gourmet.
J’essaie la pâtée Spécific toute seule, ça marchera une fois de temps en temps. Je n'insiste pas mais je réduis proportion de Gourmet. Elle n'y voit que du feu.
Reste que même si elle mange mieux ma puce continue de s'isoler et fait en dehors de la litière.

24 août
Je l’emmène à la Grande Clinique et ils me disent qu’elle a une cystite. Je m’en veux de ne pas l’avoir emmenée plus tôt. Je pensais que son état était un passage à vide dû à l’IRC et la pauvre souffrait d’autre chose. Elle se trouve à nouveau sous antibiotique, mais, à nouveau également, la culture ne donnera pas de résultats du fait de l’urine très diluée. Ses taux de créatinine et de phosphore ont encore baissé. C’est la bonne nouvelle.

29 août
Vodka remange bien. Un peu moins qu’avant, 150 à 180 grammes au lieu de 240 grammes. Je retente la pâtée premium, mais elle n’en veut pas. Elle mange donc son mix de Gourmet et de Specific et nous en resterons là. L’avantage c’est qu’il y a des omégas 3 dans la pâtée Specific, C’est une bonne chose puisque la prise des comprimés d’omegas 3 n'est toujours pas évidente. Ils sont gros et je me vois mal les couper en plusieurs morceaux pour les lui faire avaler de force. La vétérinaire qui la suit me dira plus tard qu'il vaut mieux continuer les comprimés malgré l'apport de Specific..
En revanche, Vodka ne veut plus manger dans sa gamelle SureFeed, elle se nourrit que si je lui présente la gamelle. Même si je pose la gamelle sur le plan de travail où elle est la seule à monter de temps en temps, elle n’y touche pas. Il n’y aura pas de retour en arrière de ce côté-là.

Septembre et octobre
Plus de deux mois et demi de répit sont devant nous. Deux mois et demi pendant lesquels Vodka profite de la vie.
Elle a retrouvé ses habitudes et son comportement montre son bien être (pétrissage, ronronnements, recherches de caresses, sommeil détendu avec étirements et orteils en éventail).
Visite de contrôle fin octobre. Tout va bien. La vétérinaire me propose d'espacer les contrôles et de caler le prochain en décembre. Afin d'éviter un trajet long s'il y a une urgence, je lui demande de transmettre son dossier à la Petite Clinique où elle avait été hospitalisée la première fois et où je vais acheter sa pâtée rénale.
Modifié en dernier par Esperance le Dimanche 15 Janvier 2023 22:19, modifié 3 fois.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 20:34

Novembre
Je trouve que Vodka s’isole à nouveau. Je l’emmène donc à la Petite Clinique. La consultation est faite par une vétérinaire avec qui j’ai un bon contact. Elle tique un peu quand elle voit le nombre d’antibiotiques que Vodka a reçu depuis le mois de mars, et elle me précise qu’en plus c’était des antibiotiques à spectres différents. Elle me propose du Fortiflora pour recomposer la flore intestinale au cas où mais Vodka ne touchera pas à sa gamelle si j’en mets dessus (ou que je le mélange à la pâtée). À part ça, je me suis inquiétée pour rien, car elle va bien et n’a pas d’infection urinaire. Ces taux ne seront pas contrôlés puisqu’ils l’ont été il y a peu.
Vodka reprend ses habitudes.
Mais à la mi novembre les perfusions sous-cutanées deviennent plus compliquées à faire. Il n’est pas rare que nous la fassions que tous les trois jours quand une tentative au deuxième jour n’est pas possible.
Je suis déchirée entre l’importance de lui faire ses perfusions régulièrement et l’importance de ne pas lui rendre la vie impossible. Je m’étais toujours promis de ne pas forcer les choses pour les soins. De l’accompagner tant que c’était possible en lui permettant de vivre sa vie de chat. Nous utilisons du Nervosyl pour l’apaiser. Cela permet de faire ses perfusions tranquillement, mais je n’ose pas l’utiliser à chaque fois, car après elle semble apathique ensuite pendant une heure ou deux. Mais c’est une preuve que l’homéopathie fonctionne sur elle.

Deuxième semaine de décembre
Vodka fait en dehors de la litière. Je me demande si elle a une autre infection urinaire, mais je me dis que je l’ai emmenée pour rien il y a peu. Ma crainte est que ce soit l’IRC qui s’aggrave. Elle ne dort plus en partie sous la couette. Elle s’y installe puis bouge pour se mettre au-dessus. Je prends quand même rendez-vous avec la vétérinaire que j’ai vu la dernière fois dans la Petite Clinique, mais Vodka recommence à aller faire dans la litière le lendemain et pendant plusieurs jours, donc j’annule le rendez-vous pour ne pas imposer des manipulations supplémentaires à ma puce. De plus, j’avais rendez-vous pour le contrôle le 23 décembre dans la Grande Clinique.
Quelques jours plus tard, ma puce recommence à uriner en dehors de la litière. Elle urine sous elle alors qu’elle est entre mes jambes sur le canapé.
Je ne sais plus où l’emmener en fait. Petite Clinique ou Grande Clinique ? On est vendredi et j’avais compris que la Petite Clinique ne prenait plus d’animaux le dimanche. Le fait qu’ils ne fassent pas les urgences était un frein aussi. En fait, je n’avais pas compris, ils gardent les animaux le dimanche, mais ils n’hospitalisent pas le dimanche même. Nuance.

16 décembre
Début de la fin.
Ma vétérinaire à la Grande Clinique est très bien, mais il faut prendre les rendez-vous à l’avance.Il y a un mois d'attente. Si vous appelez pour avoir un rendez-vous rapide, vous tombez sur un jeune vétérinaire.
Les taux de Vodka ne sont pas bons, 99 de créatinine et 120 de phosphore. Le jeune véto me dit qu’il faut l'hospitaliser'. Je m’étais promis qu’elle ne serait plus hospitalisée après la chirurgie dentaire. Je suis là assise en face de lui et j’essaie de réfléchir rapidement. On est vendredi, si son état se dégrade je m’en voudrais. Il me dit que nous faisons le maximum à la maison et que nous ne pouvons pas faire plus. Donc je me décide à dire oui, la mort dans l’âme. Je ne le sens pas.
J’ai su ensuite qu’on aurait pu faire deux perfusions de 200 mL par jour le temps de la crise. C’est sa vétérinaire habituelle qui l’a préconisé en sortie d’hospitalisation (j’avais téléphoné pour qu’elle jette un œil à Vodka et à son dossier). Alors évidemment, ce qui me trotte dans la tête c’est : si je n’avais pas dit oui pour cette hospitalisation, ma puce n’aurait pas eu une infection à la patte à cause de l’intraveineuse, et elle n’aurait pas eu un anti douleur opiacé.
Le jeune véto m’annonce un prix de 500 euros pour une hospitalisation du vendredi soir au lundi. Jamais je n’avais payé autant dans cette clinique. C’est le coup de grâce, je commence à peser la question de l’argent dans la balance. J’ai des économies et un budget mensuel que je gère au mieux, mais le coût de cette hospitalisation représentait presque trois visites de contrôle. Sans compter les compléments alimentaires et les pâtées rénales. J’ai deux autres chattes qui peuvent avoir un problème de santé à un moment ou à un autre. Je peux avoir d’autres coups durs d’autres sortes. Le coût de cette hospitalisation m’assomme. C’est comme si un néon s’allumait pour clignoter et me dire « dernière chance » "après tu ne pourras plus assumer les ajouts" sans tomber dans le déraisonnable. J’en suis à 4 factures d’hospitalisations en 9 mois et à je ne sais combien de visites de contrôle. J'apprends pas la même occasion qu'il n'y a en fait pas de surveillance constante la nuit et le dimanche.
Je vais voir Vodka le samedi. Elle avait une collerette et l’assistante m’a dit qu’elle s’était débattue pendant la mise en place de l’intraveineuse. C’est la première fois qu’elle faisait cela. C’était un amour de chatte et je ne les ai jamais vu galérer pour faire les prises de sang. Elle était plutôt du genre à être apeurée et à se laisser faire.

19 décembre
Je vais chercher Vodka et elle est dans un état lamentable. Il y a du sang coagulé sur sa queue. Son poil est rosé sur ses cuisses arrière et les poils de sa patte côté perfusion sont dans état épouvantable. Elle est mouillée, mais je pense qu’elle a fait sur son coussin dans le sac. Il n’empêche que cela rajoute à son aspect misérable. J’envoie des photos à sa vétérinaire habituelle. Elle me dit que je suis venue la chercher trop tôt, car habituellement les sorties se font à partir de 15 heures. C’est le jeune véto qui m’avait dit que je pouvais venir à 14 heures. Et puis ça ne change rien au résultat, juste qu’ils auraient eu plus de temps pour la nettoyer. Mais ma véto m’écrit aussi des conseils pour tenter de relancer l’appétit et la requinquer, comme deux perfusions par jour. Ce qu’il m’est difficile de faire, car le matin en semaine je suis toute seule. Mais on peut au moins passer à une perfusion par jour, et celles-ci se passent sans problème.
Ses taux de créatine et de phosphore ont à peine bougé. Cette hospitalisation n’a servi à rien.
Elle se retrouve à nouveau sous antibiotiques.
Le lendemain je trouve enfin les coordonnées d’une vétérinaire homéopathe pas trop loin de chez moi. Je sais de façon certaine (étude scientifique) depuis quelques semaines que l’homéopathie peut donner des résultats. Je vais la voir, sans ma puce à qui je ne veux pas subir un nouveau voyage alors qu’elle vient de rentrer. Je reviens avec du Porus One, une petite fiole de mélange de plantes et une ordonnance pour de l’homéopathie. Comme il vaut mieux attendre la fin des antibiotiques avant de donner l’homéopathie, je démarre ce traitement plus tard. Pour le mélange de plantes, ma puce n’en veut pas et comme c’est déjà difficile de la faire manger un peu, je n’insiste pas. Pendant quelques jours, je la trimbale d'un coin à l'autre de la maison tandis qu'elle est dans sa cagette en carton.

23 décembre
Visite de contrôle avec la vétérinaire habituelle de Vodka dans la Grande Clinique. Elle arrive avec un quart d’heure de retard (ça, ce n’est pas grave, ce n’est pas toujours facile de gérer son temps quand on fait ces métiers), et appelle un couple qui avait deux chats. Je me dis qu’elle a bien plus de retard que ce que je pensais.
Quelques minutes plus tard, une jeune vétérinaire arrive et me dit qu’elle va faire l’auscultation et les prélèvements, parce que le docteur x a la tête sous l’eau aujourd’hui avec son planning.
Ma vétérinaire habituelle arrive beaucoup plus tard. J’attendais dans une des salles de consultation avec ma petite puce sur les genoux. Elle était sage comme une image.
Les taux de phosphore et de créatinine ont très peu baissé. Le taux de globules rouges est un peu bas, mais elle ne sait pas si c’est dû à la perte du volume sanguin qui s’est produit quand Vodka s’est arraché sa perfusion intraveineuse ou si c’est l’IRC. Les taux de Vodka ont toujours été très bons sortis de la créatinine, du phosphore et de l’urée. Elle lui fait une injection de vitamines B12 et une injection d’EPO et me dit de reprendre rendez-vous pour la semaine suivante. On commence à parler de soins palliatifs. Elle ne pense pas qu’il y est une infection urinaire donc elle arrête les antibiotiques. Vodka pèse 3,9 kilos (elle pesait 4,5 kilos au mois d’octobre).
Un rendez-vous est calé pour le 29 décembre.
J’en suis à 745 euros en 10 jours.
J’annulerai ce rendez-vous deux jours plus tard en allant chercher du Cerenia. Je leur explique que je ne peux plus suivre financièrement pour des contrôles si rapprochés et que je préfère me réserver pour les achats de sa nourriture, de ses compléments alimentaires, et ses médicaments quand besoin est. Une plaquette de 4 comprimés de Cerenia coûte 25 euros. 25 euros pour 8 prises puisque c’est une moitié par prise. Fort heureusement, Vodka n’en a besoin que ponctuellement.
C’était une battante.
Les jours suivants Vodka mange peu. Elle est le plus souvent installée dans sa cagette en carton. Mais elle vient le soir quand je me couche pour se s'allonger à côté de moi après avoir fait sa séance de pétrissage sur sa couverture préférée, celle-ci est en fausse fourrure grise. Elle ronronne comme un moteur diesel quand je la caresse.
Le soir du 24 décembre, elle est abattue et moi je suis épuisée par les derniers évènements et mon manque de sommeil. Je pense qu’elle ne passera pas la nuit. Mais le matin du 25 elle me fait une bonne surprise et semble aller un peu mieux. Je prends une photo car les probabilités pour qu’elle connaisse un autre matin de Noël sont faibles. Je veux un souvenir de ce petit rayon de soleil qu’elle m’a donné ce jour-là.
Sauf que j’ai l’impression qu’il y a un problème avec sa patte avant. J’avais commencé à lui donner le Porus One et j’attaque l’homéopathie puisqu’elle ne prend plus d’antibiotique. Son état s’améliore de jour en jour et elle recommence à venir dans la cuisine le matin quand je prépare les gamelles. Elle mange encore peu et ne veut plus de Specific ou de Gourmet. J’ai fait l’erreur d’apporter de la pâtée Specific à la clinique quand elle était hospitalisée parce qu’elle ne mangeait pas et elle a peut-être assimilé le goût à cette expérience négative. Il me faut retrouver quelque chose qu’elle apprécie, et je lui propose les sachets de bouchées qu’elle aimait avant que sa maladie soit dépistée. Elle mange de bon cœur cette fois-ci. Pas tout, mais c’est déjà ça. Ensuite, elle aura quand même tendance à lécher la sauce plutôt que manger les bouchées. Je remets de la pâtée Gourmet dans sa gamelle et je mets de la sauce des bouchées par-dessus. Avec cette technique, elle mange un peu plus un peu plus et du consistant.
Elle commence la nouvelle année en remontant la pente, mais quelques jours plus tard, il y a à nouveau des incidents pipi. Je trouve que sa patte est un peu enflée, mais je n’en suis pas sûr, car le fait que son poil est rasé à l’endroit de l’intraveineuse me donne peut-être un effet de perspective faussée. Elle urine en dehors de la litière et j’ai une alèse sur le lit et le canapé sous les plaids ou les couvertures au cas où.
Modifié en dernier par Esperance le Dimanche 15 Janvier 2023 22:32, modifié 7 fois.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 20:36

Le 6 janvier au matin elle se lève en forme et vient dans la cuisine, puis elle saute sur son meuble habituel dans l’entrée. C’est là que je vois que le bas de sa patte est réellement enflé. Elle la lèche. Je me dis que je ne peux pas prendre le risque qu’elle fasse une infection, voire une septicémie, donc retour à la Grande Clinique. Comme c’est la patte où elle a eu l’intraveineuse arrachée, je me dis qu’ils sont les mieux placés pour intervenir… et peut-être réduire la facture compte tenu des circonstances. Là, je rêvais très fort. Je tombe à nouveau sur un autre jeune vétérinaire qui l’ausculte, dit que c’est atypique, qu’elle ne semble pas avoir mal, que peut-être que c’est dû à la perfusion, mais que c’est bizarre que ça soit un peu plus bas, que ça ressemble à un phlegmon (bref il ne sait pas grand-chose apparemment). Il me la remet sous antibiotiques, le même que celui arrêté le 23 décembre.

De retour à la maison
Le samedi Vodka reste la plupart du temps dans sa cagette en carton. Elle se lèche la patte et je vois qu’elle essaie de s’installer en y faisant attention. J’appelle la Grande Clinique et je demande ce que peux peux lui donner pour la douleur. L’assistante me propose le fameux anti douleur opiacé. Vodka en avait déjà eu après sa chirurgie dentaire, mais je n’en avais pas donné longtemps, car elle avait semblé détendue rapidement (deux prises ou trois). Le dimanche elle semble un peu dans les vapes. Elle essaie de monter sur un buffet bas, mais est gênée par la gamelle d’eau que j’avais déplacée de la cuisine au salon et se fait mal à sa patte en retombant. L’assistante m’avait dit de la ramener lundi si ça n’allait pas mieux.

Lundi 9 janvier
Dernier lundi de ma puce. Je la ramène à la clinique, encore. Je vois une autre jeune vétérinaire différente, encore. La prise de sang montre qu’il y a effectivement une infection. L’autre vétérinaire n’avait pas fait de prise de sang le vendredi. Elle prescrit un nouvel antibiotique à ajouter à celui qu’elle prend déjà et augmente la dose de l’antidouleur. Elle évoque une infection de l’os. Je demande combien de temps il faut pour savoir si le nouvel antibiotique fait de l’effet et elle me répond : jeudi. Ma puce pèse 3,8 kg, elle a perdu 100 grammes de plus.

Du lundi au mercredi, Vodka ne mange pratiquement plus, elle lèche juste un tout petit peu de sauce des bouchées. Elle dort beaucoup. Je croyais qu’elle est apaisée par l’antidouleur, mais en fait elle était complètement shootée. J’avais acheté des alèses médicales parce que je m’en sortais plus avec les lessives des plaids et des couvertures en polaire velours. Elle faisait sous elle. La mettre directement sur une alèse jetable était une erreur parce que Vodka se retrouvait à mariner dans l’urine. Quand j’ai remis les plaids et les couvertures sur les alèses jetables, ma puce ne s’est plus souillée autant. L’urine passait à travers les épaisseurs de tissu et était absorbée par l’alèse. Je regrette de lui avoir fait subir ça pendant deux jours. On est tellement ignorants parfois. Nous l'avons nettoyée et séchée, et son pelage est redevenu propre.
Ça été une torture mentale pour nous de la faire passer par ces moments, mais il restait l’espoir que le nouvel antibiotique fasse effet. Elle allait tellement mieux avant que je l’emmène pour sa patte enflée. Et puis ces taux de créatinine et de phosphore avaient baissé à nouveau, j’ai espoir que le Porus One et l’homéopathie en étaient la raison. 76 de créa. 97 de phosphore. Elle avait déjà vaincu d’autres batailles avec plus que ça. Je veux lui laisser cette ultime chance.
On continue les perfusions et je regrette le temps où ce n’était pas toujours aisé, car elle se laisse maintenant faire docilement.
C’est moi l’amène sur mon lit le soir maintenant. Elle ne fait plus de séance de pétrissage. Mais elle continue de ronronner quand je la caresse où quand je lui parle en chuchotant. C’est une habitude que j’ai prise depuis le début de sa maladie. Je lui disais que quoi qu’il arrive on se retrouverait sur le pont arc-en-ciel.

Je dors très mal. Je me réveille plusieurs fois dans la nuit pour vérifier si elle respire encore. À chaque fois, elle me répond par des ronronnements, mais ils sont plus faibles qu'avant. J’essaie de lui présenter à manger et de la stimuler un peu. Elle descend du lit pour boire toute seule et j’ai mis une caisse contre mon lit pour qu’elle puisse remonter ensuite. Je note qu’elle semble avoir du mal à déglutir depuis que l’antidouleur a été augmenté. Quand je suis au boulot, je ne cesse de morfondre en me demandant si je vais la retrouver en vie le soir en rentrant. Mon fils est à la maison, mais n’est pas disponible toute la journée. Le mercredi, Vodka ne dort plus étalée comme les deux jours précédents. Elle dormait sur le flanc, les deux pattes arrières ramenées vers l’avant et elle les étiraient de temps en temps. Maintenant, elle reste plutôt accroupie. Je décide de stopper l’antidouleur pour voir si elle sera plus réactive. Mais ces deux jours sans avoir mangé semblent l’avoir vraiment affaiblie. Elle a un regard que je trouve triste et sans vie. Est-ce que je l’ai interprété selon mon état d’esprit ? Peut-être ou peut-être que non. Je suis épuisée. Je n’ai plus la force de me battre et de continuer à lui faire subir tout ça. Je n’ai pas le recul nécessaire. Quelqu’un qui soigne ne devrait jamais être impliqué émotionnellement, ou alors il faut apprendre à rester positif quoi qu’il arrive afin de continuer à transmettre cette force de vie dont le malade a besoin.

Jeudi 12 janvier
C’est le jour où on devait voir une amélioration. Mais l’antidouleur a peut-être brouillé les cartes en augmentant son anorexie. Elle était tellement faible qu’elle n’arrive même plus à se tenir debout pour boire. Je téléphone à la Petite Clinique pour prendre rendez-vous et j’appelle à la Grande Clinique pour qu’elle fasse passer les dernières données de son dossier à la Petite Clinique. C’était une visite pour s’assurer qu’on prenait la bonne décision… et je ne voulais pas faire faire une demi-heure de route aller et retour à ma puce.
Le vétérinaire qui l’a ausculté a été très gentil, mais le sort de Vodka était déjà scellé. Peut-être que je n’aurais pas dû demander le transfert des dernières données de son dossier, mais je me dis que si je l’ai demandé c’est justement pour que ce professionnel ait toutes les données nécessaires pour donner son avis. Le vétérinaire l’a pesée et elle faisait 3,640 kilos. Elle avait encore perdu du poids, mais pas tant que ça. Il m’a dit qu’elle était anémiée. J’ai répondu que lundi elle avait 25 d’hématocrites et qu’on m’avait dit à la Grande Clinique que c’était bien. Il m’a dit que ce n’était pas assez.
Vodka se tenait couchée dans son sac comme elle l’avait toujours fait depuis que nous avions adopté ce nouveau mode de transport.
Il ne m’a pas fait payer l’auscultation.
Était-ce parce qu’elle n’a pas duré longtemps ou parce qu’il avait lu une mention ajoutée au dossier de Vodka à propos du motif de l’annulation du dernier rendez-vous à la Grande Clinique ? Peut-être aussi parce qu’il savait que j’allais engager la dernière dépense vétérinaire pour ma puce d’ici peu.

Nous sommes rentrés à la maison et j’ai appelé une vétérinaire qui se déplace à domicile. Il était 14h30 environ. Elle m’a demandé de quoi souffrait notre chatte, et je lui ai répondu que c’était une IRC. Elle m’a dit qu’elle serait là dans 20 minutes et je lui ai demandé si elle pouvait nous laisser un peu plus de temps. Nous avons convenu qu’elle viendrait à 16 heures. Je lui ai aussi demandé s’il fallait que je lui redonne de l’antidouleur, et elle m’a dit qu’il n’y avait pas de problème.
Je me suis allongée à côté de Vodka et je lui ai chuchoté toute ma tendresse et mon amour pour elle. Elle m’a répondu avec un petit ronronnement. Nous nous sommes ensuite installés sur le canapé avec mon fils. Nous avons mis la couverture en fausse fourrure grise sur nos genoux et nous avons installé Vodka. Elle a retrouvé assez de vigueur pour venir se blottir sur le torse de mon fils. Elle n’avait jamais fait ça. Elle adorait mon fils et c’était son fournisseur de câlins à rebrousse-poil champion de la discipline.
La vétérinaire est arrivée et elle a été vraiment très bien. Elle a pris le temps de discuter avec nous pendant une demi-heure pour qu’on lui parle de Vodka et de son historique. Elle nous a dit que normalement il fallait éviter de donner des opiacés à des animaux qui étaient affaiblis, car ça aggravait cet affaiblissement. Elle a ajouté qu’il arrivait qu’elle dise à des maîtres que ce n’était pas le moment et qu’ils pouvaient gagner quelques jours voire quelques semaines. Elle a parlé du taux de phosphore. Elle a parlé de pas de « protéines dans les urines », mais je ne sais pas pourquoi je n’en suis plus sûre. C’est flou. J’étais toute à ma douleur d’être au moment de dire au revoir à Vodka. J’ai l’impression maintenant qu’elle nous tendait une perche, mais que je ne l’ai pas vue car ma vision était brouillée par les larmes. Elle a aussi dit que sa patte avait un peu désenflé. Après une pause, elle a ajouté : « Je vois que vous avez pris votre décision », et nous avons acquiescé.
Elle n’a pas déplacé Vodka. Elle lui a fait l’injection pour l’endormir et ma puce a perdu conscience alors qu’elle reposait en partie sur sa couverture préférée et la tête blottie sur le torse de mon fils.
La vétérinaire lui a ensuite posé le cathéter pour procéder à la dernière injection. Et nous a donné quelques minutes pour lui dire au revoir.
Un dernier acte médical pour ma puce, et c’était fini.
La bataille était terminée.

Nous avons mis une alèse jetable au fond de sa cagette en carton puis nous avons déposé le corps de Vodka dessus, nous avons enveloppé son corps avec l'alèse, mais pas sa tête. L’alèse était blanche, comme son pelage. Plus tard dans la soirée, nous avons transféré son corps, toujours enveloppé dans l’alèse, dans une caisse en bois. Sur le couvercle nous avons inscrit son nom, son année de naissance et son année de décès. Nous avons chacun écrit un petit mot.
Modifié en dernier par Esperance le Dimanche 15 Janvier 2023 21:23, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 20:37

Vendredi 13 janvier
C’est le jour où nous allons enterrer son corps.
Quelqu’un sur le forum me donne des indications pour lui préparer un mausolée. Je le remercie encore une fois ici pour cette idée précieuse qui a adouci notre peine au moment de ce dernier au revoir.
Ces préparatifs apaisent un peu mon chagrin.
Nous sommes donné rendez-vous à 16 heures. Nous passons presque deux heures pour creuser, pour mettre en place le mausolée et y ensevelir le corps de ma puce. Nous veillons au moindre détail. Nous discutons des espiègleries de Vodka. Nous nous souvenons d’elle lorsqu’elle était chaton.
Nous avons pleuré quand le moment est venu de sortir son corps de sa caisse en bois dont nous devions percer dans le fond. Ma fille l’a gardée dans ses bras le temps de l’opération. Nous avons ensuite enlevé l’alèse puis déposé sa petite dépouille sur son dernier lit, fait de matériaux naturels et ancestraux. Les Égyptiens savaient mieux que nous respecter à la fois les corps et la nature. Puis, d’autres matériaux naturels au-dessus d'elle avant de déposer le couvercle en bois, et enfin le reste de la douce argile bentonite pour finir de remplir le regard en béton devenu sarcophage. Mon fils et mon gendre posent le couvercle dessus. Aucun animal ne pourra le soulever, car il est très lourd.
Il fait presque nuit et nous ne pourrons pas en faire plus pour le moment.
Ma fille et mon gendre ont créé un petit tertre le lendemain et ont déposé des cailloux blanc dessus.
Elle me dit que quand les beaux jours arriveront elle peindra le portrait de Vodka pour marquer l’emplacement. Nous rajouterons aussi des fleurs ou des arbustes.
J’ai pleuré en repartant, tout en regardant la voûte étoilée et en me disant qu’il n’y avait de meilleur endroit qu’ici.

Samedi 14 janvier
Mon chagrin reprend le dessus. Je me réveille à 4 heures du matin. Vodka n’est plus à côté de moi, elle n’est pas non plus en train de boire au pied du lit puis de remonter sur le lit grâce à la marche improvisée. Vodka ne sera plus jamais auprès de moi. Vodka n’ira plus jamais demander des câlins à rebrousse-poil à mon fils. Elle ne fera plus de séance de pétrissage sur sa couverture préférée. Vodka ne sera plus jamais à m’attendre devant la porte, ou sur le canapé pour les derniers temps, quand je rentre du travail. Même le dernier jour alors qu’elle était si faible, elle a relevé la tête et m’a regardé entrer, attendant que je vienne caresser sa douce tête et que je lui chuchote à l’oreille.
Ce chapitre est terminé.

Les doutes et les questions suivent. Les douloureux « Et si ».
Je commence à écrire son histoire et surtout l’histoire de notre bataille contre la maladie. Je retrace ce parcours sur lequel nous avons cheminé ensemble.
Certains passages m’attendrissent, d’autres font resurgir un ressentiment fugace, et d’autres encore me font sangloter. Mais ces longues pages me permettent de faire émerger des réponses aux « Et si » et aux questions qui fourmillent.
On ne peut pas changer le passé. Mon plus grand regret sera de ne pas avoir fait des recherches sur les raisons de la nécessité d’une perfusion de 24 heures avant une intervention chirurgicale sur un chat. De ne pas avoir eu l’idée de venir sur un forum comme celui-ci pour poser la question. J’ai fait confiance à madame « rien de grave », ne sachant pas que « ce rien de grave » pouvait devenir mortel en quelque deux années.
Ensuite, j’ai fait tout ce que j’ai pu. Je me suis engagée dans cette bataille en y mettant toutes mes forces et une partie de mes économies. Près de neuf mois pendant lesquels Vodka et moi avons lutté en nous encourageant l’une l’autre selon les périodes. Neuf mois pendant lesquels Vodka a vécu des moments de plénitude et même de plaisirs qu'elle ne connaissait pas avant.
Ma belle énergie a commencé à s’émietter quand Vodka a commencé à faire en dehors de sa litière en novembre et qu’elle s’est uriné dessus plus tard alors qu’elle était sur mes genoux un soir. J’ai vu poindre le crépuscule à l’horizon. J’ai commencé à tenter de me faire à l’idée de sa mort. J’ai annulé le rendez-vous pris parce qu’elle recommençait à faire dans la litière, mais l’inquiétude ne m’a plus quitté. J’ai oublié de prendre du recul parce que je n’en étais plus capable. Mon amour pour elle qui m’avait si bien porté depuis le mois de mars, était devenu un handicap. L’empathie, la fatigue et la tristesse brouillaient mon jugement et mes décisions. La Grande Clinique a sans aucun doute donné une chance à Vodka de vivre plus longtemps grâce aux perfusions, mais à la Petite Clinique il n’y a que trois vétérinaires expérimentés et ce n’est pas un défilé de jeunes vétérinaires quand on a besoin d’un rendez-vous rapidement.
Mais cet amour et cette tendresse que je lui portais ont été aussi les moteurs de mon engagement depuis que sa maladie a été diagnostiquée.

Quand la vétérinaire à domicile a essayé de nous tendre une perche pour savoir si nous voulions lui donner un délai supplémentaire, je n’ai pas réagi. Je sais maintenant que si je ne l’ai pas fait c’était à cause de cette incontinence urinaire qui avait commencé début décembre. Celle-ci est réapparue ensuite quand elle est rentrée de sa dernière hospitalisation. Peut-être était-ce à cause de sa patte parce que la litière lui faisait mal me disais-je. Mais au fond de moi, je savais que sa maladie était un facteur et cette bataille devenait de l’acharnement.
Il était temps de la laisser tranquille.
Plus de perfusions, plus d’antibiotiques à avaler, plus d’antidouleur qui lui donnait un haut-le-cœur, plus de visites chez des vétérinaires, plus de prises de sang.
Plus d’inquiétude permanente, plus de pleurs d'anticipation, plus de nuits à se réveiller plusieurs fois pour lui présenter à manger et avoir le cœur serré en la voyant lécher un fond de gamelle, plus d’alèses et de lessives quotidiennes, plus de plan de travail en champ de bataille jonché de sachets pressés comme des citrons pour en extraire la moindre goutte de sauce.
Mon fils s’est également résigné en la voyant, ce matin-là ne plus tenir sur ses pattes. Jusqu’à la veille encore il avait de l’espoir. Il l’a accompagnée aussi pendant ces longs mois en m’aidant pour les perfusions et pour l’administration de ses antibiotiques quand ils lui ont été prescrits.
Il était temps de laisser Vodka prendre un repos éternel car nous étions arrivés tous les trois au bout du chemin.
Modifié en dernier par Esperance le Dimanche 15 Janvier 2023 21:28, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 20:40

J’ai beaucoup appris grâce à Vodka. Cette expérience sera un plus si je dois affronter à nouveau une maladie féline. Cela fait partie de son héritage.
Si je n’ai qu’un conseil à donner ici c’est qu’il faut savoir concilier notre attachement profond pour nos chats et le détachement nécessaire pour prendre les bonnes décisions quand ils sont malades. Surtout bien noter tous les éléments médicaux qui jalonnent leurs parcours vétérinaire, de façon à les avoir sous la main quand les idées commencent à se brouiller.
Quand les choses commencent à aller mal, on a tendance à paniquer et à multiplier des actions qui deviennent contre-productives.
Mais c’est plus facile à écrire qu’à faire quand on est au cœur de ces moments-là.

Comme je l’ai écrit plus haut, je pense qu’un des éléments les plus importants est la prévention. On ne peut pas tout savoir, mais on peut apprendre beaucoup. Les croquettes c’est pratique et moins cher, mais ce n’est pas la meilleure alimentation pour nos chats. Surtout s’ils ne mangent que ça. Mon vieux Titi n’a mangé que des boites de Felix, il tapait également dans la pâtée du chien, et pétait la forme quand une voiture l’a écrasé. Il n’avait jamais vu une croquette. Il complétait sûrement son alimentation avec quelques souris ou mulots. Il est possible que la nourriture humide ne soit plus d’aussi bonne qualité, surtout quand c’est du premier prix, mais ça reste sûrement mieux qu’un aliment trituré, cuit à haute température, bourré de cendres et de glucides. Le facile et pratique que proposent les industriels ont une face sombre. Le facile et pratique peut avoir un prix exorbitant : le départ prématuré d'un animal que nous aimons.
L’autre volet de la prévention est d’apprendre quels sont les symptômes des principales maladies, quels sont les traitements préconisés et leurs effets secondaires. Cela permet de réagir plus vite et de détenir un minimum de savoir face au vétérinaire. Nous sommes responsables de petites vies qui nous font confiance et nous donnent beaucoup. Ce n’est pas une tâche insurmontable que de passer du temps à se former sur ce sujet comme nous le faisons ou l’avons fait dans d’autres domaines, y compris dans ceux des loisirs. Il est important de savoir que certains produits anesthésiques peuvent endommager les reins, tout comme il est important de savoir que la cortisone ou certains autres médicaments ont également cet effet. Le savoir, c’est avoir la capacité de demander à un vétérinaire de faire une anesthésie avec un produit qui n’engendre pas ce risque. Le savoir c’est être en mesure de demander si un traitement présente un risque pour les reins ou d’autres organes.
Une partie des cours dans les écoles vétérinaires sont donnés par des grosses entreprises (secteur de l’alimentation et autres). Savoir ceci est également important.
Dans une société où la population a été de plus en plus infantilisée, il est vital de devenir des humains responsables et de sacrifier du temps de loisirs pour le faire. Le savoir et le savoir faire permettent d’être moins dépendants de systèmes où le bien et le bien être ne sont plus les premières valeurs.

Le temps des pleurs n’est pas terminé. Ils se tariront petit à petit au fil des jours qui viennent. Mes réveils deviendront moins douloureux alors que je me rappelle en ouvrant les yeux que ma petite Vodka n’est plus là. Les bons souvenirs prendront le pas sur les mauvais.
Bien qu’il soit tentant de s’enfermer dans la douleur du deuil, je me consacre maintenant à mes deux autres boules de poil. Mousse la sœur de Vodka, a perdu graduellement celle avec qui elle dormait depuis son jeune âge. Elle a pleuré le premier soir. Puis elle est venue se coller contre moi dans le lit, alors qu’auparavant qu’elle dormait à l’extrémité, la tête tournée vers la porte. Elle a ensuite gratté un peu pour que je soulève la couette comme Vodka le faisait avant. Mais elle l’a fait de l’autre côté. Pendant neuf mois, ma petite rouquine s’est mise en retrait, mais elle observait tout ce qui se passait. Elle s’est installée en partie sous la couette et s’est mise à ronronner très fort. Elle ne me quitte plus de la nuit et je ne pense pas que j’aurais le cœur de la refaire dormir dans le salon, comme avant la maladie de Vodka.
La vie est courte et celle de nos petits compagnons à poils l’est plus encore.
Lady, une chatte qui vivait dans la rue a toujours été un peu distante. Elle est arrivée dans la vie de deux sœurs aux habitudes bien ancrées et ça n’a pas été facile pour elle de se faire une place. Elle venait auprès de moi quand Mousse et Vodka dormaient sur l’arbre à chat, elle s’est rapprochée un peu plus pendant la maladie de ma puce. L’ordre des choses se modifiait déjà. La vie continue avec les vivants, tandis que les absents restent dans nos mémoires et nos cœurs.



Au printemps 2012, ma fille m’a téléphoné. « J’ai une portée de chatons sur mon lit. Tu veux venir les voir ? Ils sont trop mignons. »
Jeudi soir, alors que nous finissions le mausolée où le corps de Vodka reposait, j’ai dit à ma fille :
« Merci de m’avoir appelée ce jour de printemps 2012. Merci de m’avoir permis de partager la vie de ma petite Vodka. »
Modifié en dernier par Esperance le Dimanche 15 Janvier 2023 21:35, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 20:41

Vodka-montage-hommage-réduite.jpg
Vodka-montage-hommage-réduite.jpg (361.14 Kio) Vu 1118 fois
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par LiliDG » Dimanche 15 Janvier 2023 21:10

C'est un hommage très émouvant... elle était jolie Vodka !
Je suis très chamboulée parce que ma Vanille est morte aussi d'insuffisance rénale, en octobre 2018.
J'ai revécu en vous lisant toutes ces étapes par lesquelles je suis passée... la fin ayant été cauchemardesque, car j'avais pris rendez-vous pour le lendemain, et la mort nous a devancées.
Aucun vétérinaire n'a voulu se déplacer la nuit (je ne suis pas motorisée)... ça a été très long et très pénible, et j'ai encore des larmes en y repensant parfois la nuit quand j'ai du mal à dormir.

Merci pour ce long récit qui parlera sans doute à beaucoup ici !

Et merci d'avoir tant aimé Vodka, de lui avoir fait une si belle vie, jusqu'à la fin. :coeur:
Modifié en dernier par LiliDG le Dimanche 15 Janvier 2023 21:17, modifié 1 fois.
Miquet, Fanfan, Moussy, Mia, Chiquita, Vanille (en avatar), Juju, Mao, Tchô, Chiquito, Alma, Mimoun.
Avatar de l’utilisateur
Chat TOP
Chat TOP
Chat mau
Chat mau
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membreAnnées en tant que membreAnnées en tant que membre
 
Messages: 1671
Sujets: 5
Âge: 76
Enregistré le: Jeudi 24 Décembre 2020 10:10
Localisation: Bocage normand
Genre: Femme

Vodka

par noubette » Dimanche 15 Janvier 2023 21:16

un grand merci pour ce récit, l'histoire de Vodka
ces 9 mois de bataille, je les ai vécu aussi
je comprends
Avatar de l’utilisateur
Chat TOP
Chat TOP
Chat pitre
Chat pitre
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membreAnnées en tant que membreAnnées en tant que membre
 
Messages: 3850
Sujets: 55
Enregistré le: Jeudi 29 Octobre 2020 15:30
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 21:43

LiliDG a écrit:C'est un hommage très émouvant... elle était jolie Vodka !
Je suis très chamboulée parce que ma Vanille est morte aussi d'insuffisance rénale, en octobre 2018.
J'ai revécu en vous lisant toutes ces étapes par lesquelles je suis passée... la fin ayant été cauchemardesque, car j'avais pris rendez-vous pour le lendemain, et la mort nous a devancées.
Aucun vétérinaire n'a voulu se déplacer la nuit (je ne suis pas motorisée)... ça a été très long et très pénible, et j'ai encore des larmes en y repensant parfois la nuit quand j'ai du mal à dormir.

Merci pour ce long récit qui parlera sans doute à beaucoup ici !

Et merci d'avoir tant aimé Vodka, de lui avoir fait une si belle vie, jusqu'à la fin. :coeur:


Merci à toi d'avoir pris le temps de lire ce long texte.
Je suis navrée que ton expérience ait été aussi terrible à la fin.
Ce n'est pas toujours facile de prendre la bonne décision car c'est un déchirement de le faire.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Dimanche 15 Janvier 2023 21:45

noubette a écrit:un grand merci pour ce récit, l'histoire de Vodka
ces 9 mois de bataille, je les ai vécu aussi
je comprends


C'est l'avantage de cet endroit.
Nous sommes entre personnes qui comprennent ces combats et la douleur des défaites.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Vodka

par dcm » Dimanche 15 Janvier 2023 22:10

C'est une belle histoire d'amour tout ça, une belle tranche de vie entre deux êtres qui se sont aimés, j'en ai les larmes aux yeux

Je ne vais pas m'étendre mais merci pour cette histoire, et surtout beaucoup de courage pour la suite qui je m'en doute va être difficile, mais merci pour tout ce que vous avez donné, merci pour tout
Avatar de l’utilisateur
Chaton
Chaton
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membreAnnées en tant que membreAnnées en tant que membreAnnées en tant que membre
 
Messages: 954
Sujets: 28
Enregistré le: Lundi 17 Juin 2019 22:02
Localisation: Vaucluse
Genre: Homme

Vodka

par gillesS(Gilgio) » Lundi 16 Janvier 2023 0:30

Quel amour, en effet. Très certainement universel, on le sent dans le texte.
Je l'ai lu en entier il y a environ une heure, et j'ai eu besoin de le relire encore il y a quelques minutes, pas en entier cette fois, pour y retrouver quelques passages qui me restent en tête.
Les soins si attentionnés, le temps prodigue, puis le dernier moment, puis l'hommage si sensible...

Est-ce que Vodka commençait à remonter la pente quand la vétérinaire est venue? Je ne le sens pas comme ça.
Chaque stress physiologique est délétère pour les néphrons restants, et l'incontinence montrait à la fin qu'on était au bout du bout. Ce problème de la patte et des antibiotiques nécessaires aurait conduit à une dégradation certainement peu supportable, et à une fin à courte échéance de toute façon.

Vodka a eu un surplus inespéré de temps d'amour, elle en a bu tout ce qu'elle pouvait. La chatte que j'ai vue mourir du cancer cet été ne pouvait plus recevoir l'amour que je lui donnais et dont elle s'abreuvait: elle s'enfuyait à ma vue les derniers jours. Je n'ai pas pu la faire euthanasier quand il était encore temps. Vodka est partie quand elle pouvait encore boire: elle est partie abreuvée de ce sentiment. Elle a pu faire confiance jusqu'au bout: Espérance, vous n'avez pas failli par faiblesse (et cela, vous auriez pu vous le reprocher. )

La vétérinaire a forcément senti à quel point Vodka comptait pour vous et vos enfants. En professionnelle sensible, elle a voulu répondre sans le savoir au prénom que vous vous êtes choisie sur les forums, et vérifier que vous n'aviez pas besoin d'une perche pour revenir en arrière (vous le dites, d'ailleurs).
Elle s'est rassurée en vous disant qu'elle "sentait" que votre décision était prise.
C'est une chance de tomber sur une vétérinaire dotée d'une telle qualité humaine.

Ce qui vous trouble, c'est qu'à ce que vous sentiez comme juste s'ajoutaient des nécessités pratiques. Vous pensez qu'elles vous ont influencé.
Je pense qu'elles vous ont influencé, en effet, mais juste ce qu'il fallait pour vous préserver de l'absence de décision, comme un catalyseur insuffisant mais nécessaire.

Nous ne voulons pas vous consoler à tort ou par légèreté, mais je me joins aux autres avis: le moment que vous avez décidé était vraiment le bon, certainement pas trop tôt, mais pas trop tard non plus.

Moi aussi je vous remercie infiniment pour ce que ce récit m'apporte.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 13
Sujets: 1
Enregistré le: Vendredi 30 Décembre 2022 23:20
Genre: Non spécifié

Vodka

par Esperance » Lundi 16 Janvier 2023 10:57

dcm a écrit:C'est une belle histoire d'amour tout ça, une belle tranche de vie entre deux êtres qui se sont aimés, j'en ai les larmes aux yeux

Je ne vais pas m'étendre mais merci pour cette histoire, et surtout beaucoup de courage pour la suite qui je m'en doute va être difficile, mais merci pour tout ce que vous avez donné, merci pour tout


Merci pour votre message de soutien et votre compréhension.
Ces premiers jours sont en effet difficiles.
Avatar de l’utilisateur
Nombre d'années sur le forum:
Années en tant que membre
 
Messages: 92
Sujets: 3
Enregistré le: Dimanche 18 Décembre 2022 12:11
Genre: Non spécifié

Suivante



Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 86 invités