Je voudrais vous parler de mon premier amour félin, celui qui a le plus marqué ma vie.
J'avais 11-12 ans, je venais de perdre un chat qui m'étais cher également (il s'appelait Mozart). Mes parents m'on offert un autre chat (Roméo) qui lui ressemblait mais, par une de ses bizarreries dont la nature est friande, celui-là ne voulait pas vivre à l'intérieur. Il ne rentrait que pour manger.
A-t-il voulu me consoler? Je n'en ai jamais rien su...
Toujours est-il qu'un matin où je le faisait rentrer pour qu'il mange, j'ai vu un chat tout sale et maigre qui le suivait. j'ai laissé la porte du jardin ouverte pour voir ce qu'il allait faire et, surprise! Il rentre comme si il était chez lui en suivant roméo! Je referme la porte, je monte donner à manger aux autres pour qu'ils soient occupés et je redescend m'occuper de l'intrus (qui entretemps avait compris qu'il était enfermé et essayait de sortir). Je l'ai pris dans mes bras (il s'est laissé faire sans le moindre problème) et je lui ai donné à manger à l'écart des autres. Il était affamé le pauvre.
Ca a été le début d'une grande histoire d'amour comme seule une relation Humain-chat peut en donner.
Pendant 2 mois (c'était les vacances scolaires), il est venu tous les jours dans le jardin et je lui ai donné à manger. Quand il avait mangé, je le prenais dans mes bras et on restaient tout l'après-midi dans le jardin à se raconter nos vies. Je l'ai appelé désiré.
A la rentrée, mes parents ayant compris le message
, on l'a emmené chez le véto se faire stériliser et vacciné. Pendant l'année qui a suivi, il ne voulait plus sortir. Il passait son temps à se faire propre et à me faire des câlins.
C'est devenu un très beau chat noir et blanc (et non plus noir et gris...), d'une gentillesse à toute épreuve (je me souviens d'une fois où j'ai dû lui donner un bain... Il a ronronné tout le long de l'opération sans se débattre, rien) et bien sûr, il restait des heures dans mes bras avec ses deux pattes autour de mon cou. Je me souvient aussi, parfois il faisait semblant de ne pas savoir descendre d'un endroit élevé et m'appelait pour que je vienne le chercher.
Et puis un jour, j'avais 18-19 ans, le malheur a frappé.
Il faisait une insuffisance rénale, avait énormément maigri mais était toujours aussi adorable. Il se débatait toujours comme un beau diable quand on allait chez le véto. Le véto a su me le prolongé de 2 mois. Un jour on y est retourné et là, désiré ne se battait plus. Il restait allongé sur la table d'examen en me regardant. J'ai compris que le moment était venu de lui donner mon ultime preuve d'amour.
Au moment où j'écris ces mots j'ai les larmes qui me viennent aux yeux.
Je me suis accroupie pour être au niveau de la table. Il a rampé vers moi pour venir mettre sa tête dans mon cou et ses deux pattes autour comme il faisait toujours. Et il a ronronné. J'ai alors dis à la véto de faire ce qu'il fallait. Je pleurais comme une madeleine et ma mère qui était présente aussi.
La véto lui a fait la piqûre pour l'endormir. Il a ronronné jusqu'au bout et je l'ai carressé jusqu'au bout aussi. J'ai eu l'étrange sensation qu'il me disait merci.
Et voilà, 7 ans après je pleure toujours quand j'évoque les derniers moment que l'on a passé ensemble.
C'est en souvenir de Désiré que j'ai adopté Figaro. Je n'ai plus jamais eu le même type de relation avec d'autres chats. Figaro est déjà un peu comme lui. Lui aussi, il passerait bien des heures dans mes bras à ronronner.
Voilà, j'espère que ce n'était pas trop long...
L'homme n'est civilisé que dans la mesure où il comprend le chat.