par Mikcy » Samedi 08 Décembre 2018 19:13
Bonjour !
Pour répondre à la question du titre... Ma foi, je vais raconter mon expérience !
Vivant en Île-de-France, j'ai personnellement adopté un chat via une association usant de familles d'accueil dispersées dans la région pour garder ses chats.
Pour ce faire, j'ai cherché sur internet une association du coin, puis ai écumé son site à la recherche d'un chat. Quelques chats repérés, puis me voilà plongée dans le fameux questionnaire de quelques pages que je remplis consciencieusement avec grand plaisir ; d'une part parce que il m'amène à faire certaines recherches qui renforcent mes connaissances sur les chats, d'autre part parce que j'y vois une profonde intention de la part de l'association de ne pas faire adopter son chat sans avoir un minimum confiance, afin qu'il ne soit pas abandonné ou perdu à la première occasion. Chose logique lorsque l'on récupère, soigne et aime des chats dans le seul et unique but de les sauver et leur offrir l'occasion d'être heureux, tout cela bénévolement, je gage.
En effet, donc, il est question d'un suivi dans les premières semaines, d'une première rencontre dans ladite famille d'accueil, d'adopter un animal déjà tatoué et stérilisé - la stérilisation étant importante pour lutter contre les ravages que la surpopulation féline, malheureusement bien réelle, occasionne : misère des animaux livrés à eux-mêmes dans la rue, diminution de la population des passereaux, etc - et même de photos de son futur logement - du nôtre, donc - pour s'assurer qu'il lui correspond.
Cette minutie me ravit et je renvoie très rapidement le questionnaire rempli sans difficulté, puisqu'ayant déjà étudié la question depuis plusieurs semaines avec mon compagnon, calculé le budget, les "contraintes" comme les vacances, les maladies, l'éducation, etc.
Le premier contact se fait par téléphone avec la directrice de l'association. Nous étudions ensemble le comportement des chats que j'ai pensé pouvoir convenir ; elle qui les connait bien m'oriente davantage vers l'un d'eux, sourd, mais j'ai quelqu'appréhension : ce ne sera que mon second chat et je crains de ne pas être à la hauteur. Aucun problème, une jeune chatte d'un an m'est toute indiquée, car saine et facile de caractère. J'ai confiance et prends rendez-vous avec la famille d'accueil concernée.
Une première rencontre sur place m'assure que j'ai fait le bon choix : parmi les 9 chats du logement, seule la petite m'attend, dressée sur un meuble face à la porte. Aussitôt entrée, j'ai droit à un show de sa part : j'ai l'occasion de la voir ronronner, jouer et même dormir. Elle semble plus équilibrée que je ne l'aurais même imaginé. Le rendez-vous d'adoption est fixé à la semaine suivante le temps de régler la paperasse.
Néanmoins, dans les photos de mon logement, une chose a interpelé l'association : je vis au rez-de-chaussée et mes fenêtres ne sont pas sécurisées. Ils connaissent la petite, la savent très vive et craignent une fugue. Soudain agacée, je me dis qu'ils exagèrent... Puis me pose et réfléchis avec recul à comment les choses se sont déroulées jusque là et au caractère que la chatte m'a exposé. Je ne peux qu'admettre alors que la crainte est légitime : elle filerait à la moindre porte entrouverte, curieuse qu'elle est. Ni une ni deux, je sécurise les fenêtres par un grillage amovible que je photographie et envoie à l'association. Rassuré tant par la protection que par mon action rapide, on m'envoie une réponse enthousiaste et je peux revenir chercher la petite le jour dit en laissant derrière moi des bénévoles sereins, assurés qu'ils ne travaillent pas pour rien. Depuis, elle écoule avec nous des jours heureux et nous pouvons ouvrir nos fenêtres sans crainte qu'elle file grâce au-dit grillage, et donc à l’exigence de l'association.
Alors fastidieux ? Peut-être.
Nécessaire ? Absolument.
Et pour le comprendre, il suffit de se mettre à la place de ces personnes : Passer sa vie, en dépit parfois de sa famille, de sa santé, de ses loisirs et autres, à sauver des animaux en vue d'essayer de les placer, c'est voir sans arrêt des retours d'animaux pour raison X ou Y alors que l'on se donne continuellement pour qu'ils ne soient plus jamais abandonnés/malheureux ; c'est avoir affaire à des personnes qui une fois la bête adoptée, ne donneront plus de nouvelles, et rester dans l'incertitude d'avoir peut-être fait une erreur ; c'est même rencontrer des gens qui de but en blanc, annoncent qu'ils cherchent des chatons "pour leurs serpents" ; c'est bien sûr s'attacher à certains (à tous ?), mais devoir les laisser partir quand même, pour leur bien. Et c'est évidemment passer son temps à ramasser les pauvres bêtes dans la rue, chatons comme adultes, affamés, malades... Faire face à la misère et à la cruauté, sans arrêt.
Vous l'aurez peut-être compris, j'ai fait du bénévolat en association. Malheureusement, j'en ai vu les dérives et bien que terribles, elles ne comprennent pas de flicage, de tentative de maintien de contrôle ni d'intrusion abusive. C'est bien pire en vérité, car lorsque l'argent va ailleurs que dans le soin des bêtes (détournement de fonds, corruption), lorsque l'on surprend plusieurs bénévoles à faire preuve d'une véritable haine envers les autres humains à la moindre occasion (extrémisme, un fléau de la protection animale et dans bien d'autres milieux militants), lorsque l'on a affaire à des dizaines d'euthanasies sans nécessité... On songe qu'à côté, d'autres associations se battent comme des forcenées pour garder ses petits en vie quitte à être criblées de dettes ; et on se dit que nous aussi, après tout, quand on s'adresse à l'une d'entre elles, on essaie de faire attention à là où on met les pieds.
Pavé, César !