Griffesdechaton a écrit:Je suis totalement d'accord avec toi. Personnellement, je ne crois pas à tous ces dires de "les croquettes sont meilleures que la nourriture faite maison.". Je pense plutôt qu'il faut savoir nourrir l'animal de façon à satisfaire ses besoins et penser avant tout à ses habitudes en tant que félin.
Un chat est un félin et un félin est un carnivore pur, il ne mange pas de légumes ou de céréales ou même encore de lait au delà du sevrage de la mère. Bien sûr, il peut apprécier ces aliments mais il faut savoir les doser pour ne pas qu'il ait des problèmes de transit.
Enfin, ce n'est que mon avis. Les chats de mes parents ont vécu exclusivement grâce à l'alimentation maison et ils s'en portaient très bien. Pas besoin d'un avis vétérinaire ou de vitamine.
Je remonte un fil un peu ancien, juste pour dire que j'envisage aussi à terme de venir à ce type d'alimentation, mais qu'il n'est pas exact de dire qu'un carnivore strict ne mange pas du tout de légumes, fruits ou grains.
Les carnivores au sens large (félins, canidés, certains ursidés, etc...) lorsqu'ils chassent se nourrissent en premier lieu des abats et de l'estomac de leurs proies, et donc, par ce biais, du contenu de leur bol stomacal, ce qui représente ainsi 5-7 à 20% grand maximum de fruits, légumes, grains, etc...
De plus, certains félins dont les chats sauvages sont très opportunistes et ne dédaignent pas certains fruits très mûrs, et ça je le sais pour l'avoir observé à plusieurs reprises dans la nature.
De tout ça, et de mes recherches sur le BARF et le Raw Feeding (RF), je dirais que nul n'a raison
: le BARF procure souvent trop de légumes et fruits (la règle des 1/3 sort de nulle part et est inadaptée au chat, et peu convaincante (mais moins grave) pour le chien), le RF pas assez puisque rien du tout la plupart du temps (un demi poulet sans l'estomac qui va avec, des abats soigneusement nettoyés) ; mais que la vérité se situe à un stade intermédiaire entre ce qui se fait en BARF/RF et ce qui se fait dans les meilleurs croquettes sans céréales. C'est d'ailleurs assez marrant (et hélas humain) qu'à trop vouloir se démarquer d'une alimentation industrielle trop souvent inadaptée on apporte une réponse tout aussi inappropriée en sens inverse. Toutefois je ne généralise pas, car quelques adeptes du RF ou BARF vont dans la bonne direction en essayant de reproduire réellement une alimentation de prédateur et en tenant compte de cet part non carnée très probablement indispensable puisque par instinct l'estomac (et son contenu) est toujours le premier abats consommés par un prédateur.
D'ailleurs, si c'était parfait, on n'aurait pas à complémenter nos animaux... or très peu d'adeptes ne le font pas.
Bref, le cru est une problématique complexe où certaines erreurs sont à la hauteur de celles commises dans l'industrie des croquettes, et personnellement, je ne vois pas l'intérêt de passer au BARF/RF si c'est pour reproduire d'autres erreurs, probablement aussi néfastes, mais sur lesquelles nous manquons de recul. La principal difficulté du cru, c'est de fournir à l'animal cette part non carnée qu'il trouve prédigérée dans ses proies. Une solution est sans doute de mouliner très finement cette part de légumes/fruits et de les choisir très mûrs (fruits) et/ou très bien cuits (légumes), ce à moins de donner des proies vivantes
(les miens de ce côté se débrouillent seuls
)
Les os (cru) sont effectivement là pour contrebalancer le Phosphore qui est présent en bien plus grande proportion que le Calcium dans quasiment toutes les parties molles (viandes, mais aussi légumes éventuels) dont on pourrait nourrir nos animaux. Quant aux perforations des intestins, il est important de signaler que nous parlons dans ce type d'alimentation d'os CRUS, pas cuits, et que ce sont ces derniers qui posent problème car ils sont rendus durs et cassants par la cuisson tandis que les os crus sont nettement moins durs, plus facilement broyé par l'animal, plus facilement digéré, et ne se retrouvent que sous forme de fragments minuscules dans les selles des carnivores. De plus ils font partie de leur alimentation normale quand ils sont dans la nature depuis que le chat est chat, et ils n'ont donc pas causé leur extinction.
Par ailleurs, je me suis amusé à faire quelques calculs, et il est amusant de constater que lors d'une alimentation sauvage, le ratio Ca/P est très naturellement proche de 1.2 (ce que l'on considère souvent comme étant idéal), mais que le taux séparés de Ca dépasse assez largement 1% (1.5% ou +).
Globalement, ainsi, pour le chat( en considérant le chat sauvage sur lequel je me suis beaucoup documenté de par ma profession), je pense que partir sur 80% de produits carnés (os compris) et environ 20% du reste (fruits et légumes 10 à 15%, algues et autres compléments naturels ou pas pour le reste) me semble être une base excellente avec laquelle il devrait être possible de couvrir tous les besoins du chat.
Je pense donc qu'il y a moyen de mieux faire, le tout est de le faire en bonne intelligence, et de surtout mettre nos considérations anthropomorphiques de côté. Mais c'est certain que ce n'est pas aussi facile qu'on pourrait le croire et que du raccourci malheureux à l'erreur fatal, la marge est mince et que je ne conseille donc pas ce type de nourriture sans savoir vraiment ce que l'on fait. De là à dire que c'est aberrant... la croquette elle-même aussi bonne soit elle est une aberration bien plus grande encore !