par minette23 » Dimanche 03 Novembre 2013 12:43
Je suis très triste ce matin. Un gentil minou s’en est allé.
Pas l’un des miens, non, un minou inconnu, que je voyais depuis quelques courtes semaines et que je nourrissais parce qu’il me faisait de la peine.
Il était très laid, très sale, très sauvage, mais très gentil, de bons yeux, même s’il crachait lorsque je cherchais à m’approcher. Je me disais que c’était préférable, qu’il fallait qu’il continue de se méfier des hommes en les tenant à distance respectable. Les gens, autour de chez moi, n’aiment pas les chats. Ils les tuent. Les chasseurs les tuent, les agriculteurs également. Ils disent qu’ils sont nuisibles. Moi, je crois plutôt que ce sont eux qui le sont, parce qu’ils n’ont ni âme, ni cœur.
Hier matin, tout s’est accéléré. Pauvre minou allait mal, mais je ne pouvais toujours pas l’approcher. J’ai appelé deux vétos, ils ont refusé de m’aider et de toute façon, ils n’accordent aucun délai de paiement . Des affiches placardées dans les salles d’attente de leur cabinet l’annoncent clairement. « Vu la conjoncture actuelle, les soins sont à régler immédiatement et en intégralité ». Un médecin refuse-t-il de soigner une personne qui n’a ne peut pas tout payer d’un coup d’un seul ? Oh ne me dites pas que c’est différent… La médecine est un sacerdoce, une mission, qu’elle s’adresse aux hommes ou aux animaux, du moins, c’est ainsi que je la vois, mais il semblerait que ce ne soit pas le cas.
Il fallait donc que je me débrouille. Je n’ai pas su faire et je viens de le trouver. Il est parti. Il est venu mourir sur la terrasse, où j'avais installé une grande niche dans laquelle j'avais mis une couverture et plein de petits plaids pour qu'il n'ait pas froid cet hiver.
J’espère qu’il est au paradis des matous, que maintenant, il est heureux, et qu’il a plein de copains là-haut.
Vous me trouvez sans doute excessive, peut-être même un peu sotte parce que j’ai de la peine et que je culpabilise. Et si j’avais été moins empotée, et s’il était possible de le soigner avant qu’il ne soit trop tard. Et si, et si.
C’est tellement injuste.