J'ai toujours eu des animaux. Quand j'étais plus jeune, j'ai eu plusieurs chats... que ma mère ne cessait de retourner à l'animalerie en prétendant une allergie. Je me suis donc tournée vers les rongeurs, les amphibiens, etc. Cependant, le chagrin que j'ai vécu à devoir me séparer des mes animaux n'a pas duré longtemps. Je suis devenue adulte et j'ai quitté le nid familial assez tôt. Je voulais être libre de faire mes propres choix.
J'ai emménagé avec une amie que j'ai rencontré il y a de cela un an (avant le déménagement). Comme ça a cliqué entre nous, on s'est rapidement mises d'accord pour emménager ensemble... et on s'est également mises d'accord que la présence d'un petit chat s'imposait. On s'est dit qu'on se donnerait un mois ou deux, le temps de s'installer... mais non! Une semaine après qu'on aie emménagé, on franchissait déjà la porte de l'animalerie la plus près. À noter ici qu'on venait chercher un petit mâle noir qu'on prénommerait Sherlock (nous sommes deux grandes fan de la série Sherlock sur BBC).
Initialement, on pensait bien être revenues à la maison avec un petit mâle et 200$ de moins dans nos portefeuilles. J'étais déjà en amour avec le chaton parce qu'il était très calme, très câlin... il miaulait d'une façon adorable.
Mais la semaine suivante, pour une raison que j'ai complètement oubliée aujourd'hui, je me posais des questions sur le sexe de Sherlock. Je crois qu'il s'était levée la queue et j'ai regardé par inadvertance, seulement pour réaliser qu'il n'avait pas de castagnettes (est-ce que c'est un vrai mot?). Je me suis mis à penser... serait-ce un retard de croissance?
Attendez la fin de l'histoire.
Une stagiaire (on était dans un programme visant à nous aider à faire un choix études/travail) qui se trouvait par hasard à être une éleveuse de chats, est venue faire un tour chez moi pour me confirmer que c'était bien un mâle.
... eh non. C'était pas un Sherlock... mais bien une Shernoune! Je l'ai donc rebaptisée Irene, avec la prononciation anglaise, pour rendre hommage à Irene Adler, le personnage charismatique de la seule femme qui ait à jamais marqué le cœur de Sherlock Holmes.
Ohhh j'étais mal. Ça parait vraiment sans coeur de ma part et je le reconnais, mais au départ j'étais fâchée parce que je n'ai habituellement pas une bonne affinité avec les animaux femelles. J'ai commencé à moins approcher Irene. Je la nourrissais, je changeais sa litière, mais je ne la câlinais plus autant. Je ne jouais plus autant avec elle. J'étais si mal en dedans parce que ce petit chat-là faisait tout pour avoir mon attention, et moi, têtue comme je suis, je n'ai même pas réalisé à quel point c'était méchant de ma part. (pitiez, on me pardonne D:?)
Et là... une semaine a passé. Deux semaines. Trois. Bientôt un mois. Et puis deux. Irene était toujours collée sur moi. C'est à peine si elle accordait de l'attention à ma colocataire. Comme si elle me disait «Eh, je suis là! Pourquoi tu m'ignores? Tu ne m'aimes pas? Mais je t'aime, moi

».
Et puis tout a changé du jour au lendemain.
Je pleurais. Je ne me rappelle plus la raison, mais j'étais en larmes un soir. J'étais sur mon canapé à sangloter, à paniquer, à me demander ce que j'allais bien pouvoir faire... et c'est là qu'elle s'est montré le bout du nez. J'ai senti ses petites pattes peloter mes bras et le haut de ma poitrine tandis qu'elle frottait son museau sur mon nez. Comme si elle sentait mon chagrin et qu'elle voulait me faire sentir sa présence. C'est là que je suis tombée en amour par dessus la tête avec elle. J'ai tout de suite dit à ma colocataire que si nos chemins venaient à se séparer, c'était moi qui amenait Irene. C'était
mon chat. Ma coloc n'a pas bronché (et une chance parce que ça aurait été la guerre! hahaha).
Je ne regrette pas d'avoir choisi ce chat-là. Au final, j'ai eu beaucoup de chance dans ma malchance.
(oh mince... j'ai encore pondu un roman!)