Bonjour à tous!
Après une longue période d'absence pour cause de partiels puis stage puis vacances me revoila pour poster un message qui je pense ne va pas me valoir que des amis. Je ne savais pas dans quelle rubrique poster, je laisse le soin à une modératrice de déplacer si je me suis trompée.
Je voulais juste réagir en tant qu'étudiante véto à certains posts que j'ai lu.
D'abord contrairement à une idée reçue et apparament très répandue sur le forum, les vétos ne sont pas forcément pleins aux as! De nos jours de très nombreux vétos sont salariés de la clinique où ils travaillent et gagnent des salaires, certes corrects mais pas mirobolants! De plus, pour les autres, ceux qui sont propriétaires de la clinique où ils travaillent, une grande partie de l'argent de ces consultations que vous trouvez si chères passe dans la clinique justement : il faut finir de la payer, l'entretenir, acheter des équipements, payer les salaires...
Après des vétos qui font tout pour se faire du fric, prescrivent des médicaments en trop, roulent le client... oui ça existe mais ce n'est de loin pas la majorité et j'ai envie de dire, c'est comme partout...
D'ailleurs une des premières choses qu'on nous a dit a l'école véto c'est "il y a aujourd'hui une paupérisation du monde vétérinaire, ceux qui sont la pour gagner beaucoup vous pouvez partir!" (sympa comme entrée en matière).
Ensuite vous avez tous l'air horrifiés quand on vous dit qu'un véto refuse de prendre en consultation quelqu'un qui ne peut pas payer. Vétérinaire c'est un métier qui consiste à soigner les animaux certes mais c'est un METIER, on fait ça pour gagner notre vie et ramener à manger à la maison. J'étais récement en stage dans une clinique véto et c'est non pas une, non pas 2 mais bien 5 fois dans la semaine qu'on a vu débarquer quelqu'un qui n'avait pas les moyens de régler! Et la on fait quoi? On prend les consultations quand même? Certes il y a des fois c'est une urgence et l'animal a vraiment besoin de soins mais quand on fait une excption on en fait 2 puis 3 puis le bouche à oreille fonctionne et on se retrouve à faire du bénévolat. Et puis passe encore quand la personne est honnête et nous informe de la situation avant la consultation mais il y en a qui le disent après

!
Alors oui des fois on fait des facilités de payement mais encore une fois, dans la clinique où j'étais en stage, je peux vous dire que la pile de chèques "à encaisser plus tard" faisait peur à voir!
C'est pas forcément qu'on a pas envie de les soigner ces animaux mais il y a un moment où on peut plus se le permettre alors on dit stop et on fixe des règles. Oui ça fait mal au coeur de se dire cet animal va peut être mourir mais à qui la faute? Au véto qui ne veut pas travailler gratuitement ou au propriétaire qui prend un animal sans pouvoir/vouloir l'assumer?
Autre chose qui m'avait marqué dans un post, donc juste pour information : un vétérinaire n'a légalement pas le droit de prescrire ou vendre un médicament sans avoir vu l'animal, ceux qui le font risquent une amende et des problèmes avec l'ordre des vétérinaires, donc non ce n'est pas seulement pour faire payer une consultation qu'il refusent de le faire.
Et dernier point d'après vous le vétérinaire doit être dispo 24h/24, normalement il y a des vétérinaires de garde pour ça!
Pendant que j'étais en stage, le vétérinaire chez qui j'étais avait des problèmes familiaux (un de ses gosses hospitalisés), alors oui un soir alors qu'il avait déjà travaillé 1/2 heure de plus que prévu il a refusé de prendre une urgence mais ça se comprend en même temps non? On a une vie à côté nous aussi.
Je suis désolée pour ce roman-coup de gueule qui se résume finalement à cela : les vétérinaires ne sont pas des dieux, ils font des erreurs comme tout le monde, ils ont besoin d'argent pour vivre comme tout le monde, parfois ils en ont marre comme tout le monde car ils sont, plus que beaucoup d'autres confrontés à la connerie humaine tous les jours.
Je remercie ceux qui m'ont lu jusqu'au bout et j'espère que je ne me suis pas trop emportée.
Une étudiante véto qui a voulu le devenir par amour des animaux et qui se trouve confrontée à la réalité, pas toujours rose de ce beau métier.