Devant l'insistance de la foule en délire
voici aujourd’hui l’histoire de l’arrivée de Minou dans la famille :
Non, plus sérieusement, cela me fait tellement plaisir de pouvoir parler autant de mes minous, sans "lasser" les gens. Dans mon entourage, on aime les animaux bien sûr, mais mes "excès" ne sont pas toujours compris
. J'ai parfois les oreilles qui sifflent "il n'y en a que pour ses chats", ou "elle ne parle plus que de ses chats"... Même si tout cela est heureusement bienveillant, seuls vous, pouvez comprendre réellement ce que je ressens pour eux.. Quel bonheur d'être tombée sur ce forum
A l’époque, je n’avais plus de chat à la maison, et pour différentes raisons, pas l’intention d’en reprendre (sic). Et même si, par moment, la nostalgie des doux moments passés avec mes précédents compagnons me submergeait, la raison l’emportait.
Jusqu’à ce jour l’été 2010. Le 16 juillet, c’était un vendredi. Ma fille, adolescente à l’époque, était partie ce soir-là pique-niquer avec ses amis dans le bois qui jouxte notre village. Le beau temps n’étant pas de la partie cette année-là, ils y ont fait un petit feu, chose pour laquelle je l’ai d’ailleurs disputée quand je l’ai appris, car c’est formellement interdit !
Mais revenons-en à Minou ;
Voici donc les jeunes en train de casse-croûter autour du feu de bois, quand ma fille aperçoit deux bébés chats, sortant discrètement le nez de leur cachette dans les fourrés. Bien que terrorisés, ils n’avaient pas résisté à l’odeur des sandwiches et à la chaleur du feu de bois.
Les pauvres petits étaient moitié morts de faim, tout mouillés et tout crottés. L’un avait l’air à peu près en forme, enfin comme on peut l’être dans ces circonstances, l’autre était tout petit et tout malingre. Ce dernier a très vite trouvé refuge… dans le tee-shirt de ma fille, bien au chaud contre sa peau, pour ne plus avoir envie d’en bouger !
Affamé, il s’est bien sûr très vite intéressé au sandwich que dégustait ma fille ; son premier repas fut donc… de la viande de Kébab !!! Je ne suis pas sûre qu’il en voudrait aujourd’hui, mais à ce moment-là, il n’a pas fait le difficile, et c’est tout ce que les gamins avaient sous la main !
La petite bande s’est mise en quête de la maman chat, qui devait bien se trouver quelque part dans le bois, mais sans succès hélas. Il lui était probablement arrivé malheur vu l’état de ses petits. A moins qu'ils aient été balancés là par un humain sans coeur
De ce fait, la petite soirée s’est terminée plus tôt que prévu, et les chatons ont été rapportés au domicile de l’un des amis. Ils étaient tellement crottés qu’un bon bain dans le lavabo fut nécessaire, suivi d’un séchage en règle. Le plus petit… qui deviendra donc Minou est ensuite retourné se lover dans le tee-shirt de ma fille ou il a passé le reste de la nuit bien au chaud. Son petit frère (ou sœur, je ne sais pas) a lui été pris en charge par l’un de ses amis.
Le lendemain matin, quelle ne fut pas ma surprise en découvrant ce que ma fille me ramenait dans son tee-shirt une toute petite boule de poils blancs et roux, aux immenses yeux bleu marine, et plus du tout effrayé. Il accusait à peine 600 gr sur la balance !
Coup de chance nous étions samedi, me voici donc en route pour le supermarché du coin m’enquérir d’un bac, de litière et de nourriture pour chaton.
Affamé comme il était, il s’est jeté immédiatement sur la nourriture solide, ce qui fait que je n’ai même pas eu besoin de le sevrer. Pourtant j’apprenais le lundi lors de la visite vétérinaire, qu’il ne devait avoir que 1 mois et 1 semaine tout au plus. Il était si petit, et si maigre !
Il m'a pris pour sa maman dès le premier jour et garde encore aujourd'hui une grosse dépendance affective ! C'est sûrement un peu de ma faute, car il faut dire qu’il a été et qu’il est « excessivement » cajolé
Au moment de lui trouver un nom, toute la famille s’en est mêlé, sans toutefois pouvoir se mettre d’accord ! Nous avons opté pour Twister car il était plein de vie une fois ragaillardi et bien adapté.
Mais nous n’avons jamais réussi à l’appeler par son nom, d’abord parce que le nom ne plaisait pas à tout le monde. Ensuite parce qu’il était si fragile, une demi-portion, qui grandissait peu et cumulait les problèmes de santé. Il est longtemps resté un « petit » minou, et c’est ainsi devenu son nom d’usage ; Minou, ou Ti-Minou !
La première année de sa vie fut bien difficile. Mauvaise croissance, amaigrissement, vomissements, douleurs et blocages articulaires, déshydratation, une fièvre de cheval impossible à faire baisser, etc…la totale !
Un méchant virus que le vétérinaire n’a jamais vraiment pu identifier avec certitude. Souvent il nous disait que sa vie ne tenait plus qu’à un fil. Mais il n’a pas désarmé, il a tout essayé. Traitements et antibiotiques en tout genre, hospitalisations, réhydratation, radios, analyses, d’innombrables piqures et prises de sang !
Que d'angoisses et de nuits sans sommeil ! Que de fois j'ai quitté le bureau en catastrophe pour rentrer le veiller, le soigner (laissant mes collègues et mon chef interloqués !).
Après quelques semaines à ce régime, Minou retrouvait la forme et ne montrait plus aucun signe d’affaiblissement pendant 1 mois ou 2, puis cela recommençait de plus belle !
Enfin au bout d’un an, les crises se sont espacées. Minou semblait sauvé. L’année suivante, il s’est mis à grandir, à grossir pour devenir un magnifique chat costaud et résistant !
Mais je sais que le virus est là, en sommeil, et peut resurgir à tout moment. D’ailleurs nous avons eu très peur l’été dernier quand il nous a fait une soudaine poussée de grosse fièvre pendant une semaine et a dû être de nouveau hospitalisé.
Il lui reste de ces premiers mois douloureux, un très fort attachement à nous, il s’en remet totalement à nous, et a besoin du contact physique en permanence, comme un bébé.
Mais aussi, et c’est plus triste, une énorme phobie du vétérinaire, une vraie peur panique dès qu’il aperçoit la boite de transport, et pourtant jamais il ne se défend, jamais un coup de griffes ou un coup de croc à notre intention.
C’est une véritable angoisse pour nous de lui faire subir ce stress chaque fois que l’on doit l’y emmener.
Minou va maintenant sur ses 5 ans et demi et est en pleine forme. Grand et solide il garde pourtant une ossature fine, presque un physique de « fille » ! Mais il n’a peur de rien et n’hésite pas à défendre son territoire contre les matous du voisinage, même s’il lui en coute des blessures qui parfois l’obligent à aller voir… le vétérinaire !
Extrêmement docile avec nous, il est incroyablement câlin mais aussi très exclusif ! Très joueur, Il partage d’incroyables moments de jeu et de course poursuite avec les autres chats de la maison mais pour le reste, sieste ou repas, il préfère faire bande à part.
J'ai toujours regretté de n'avoir pas adopté son frère (ou sœur) en même temps. Il avait été sauvé par un copain de ma fille qui n'ayant pas pu le garder, l'a donné à une dame... je ne sais pas ce qu'il est devenu, j'espère qu'il est heureux. A l'époque je ne pensais pas que je finirai par en avoir 5 !