Oscar
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J'ai bien parlé de Tina et Iris, il me reste à vous présenter mon petit dernier, Oscar. De la bande, je dirais que c'est celui qui attire tout de suite l'attention. Un vrai tombeur, que j'appelle affectueusement "mon beau gosse"
Comme pour Tina, notre rencontre est le fruit du hasard. C'était le 14 ou le 15 août dernier en Auvergne. C'était en pleine période de canicule, et je passais alors toutes mes journées enfermée dans ma chambre pour finir la rédaction de mon mémoire de master I (vives les vacances
). A cause des petites tensions entre Tina et le reste de la ménagerie j'avais élu domicile chez mes grands-parents, et presque tout les deux jours toute la famille se retrouve pour une journée.
Ce jour là, il devait être midi, ma grand-mère qui était sortie faire quelques courses au village, m'apprend qu'elle a croisé la vétérinaire. Des gens du voyage venaient de déposer au cabinet deux chatons qui erraient dans les champs. Mais il en manquait un, plus distant que les deux autres, qu'ils n'étaient pas parvenus à attraper. Il faut dire que dans la région les gens sont pas du tout sensible à la nécessité de la stérilisation, et que chaque été le cabinet vétérinaire croule sous les naissances et les abandons de chatons. Cet été 2018 a battu des records ! Enfin, la véto comptait un peu sur ma mère ou moi pour leur trouver quelqu'un. J'étais bien désolée pour ces petits, mais il y avait à ce moment là une chatte errante à qui je cherchais déjà un foyer. Je garde quand même en tête cette histoire, et je repars m'exiler dans mon domaine.
En début d'après-midi, ma grand-mère me propose d'aller voir mes parents dont la maison se trouve à une vingtaine de kilomètres, en bordure d'un autre petit village. Nous prenons la voiture, je m'installe à l'arrière, et comme d'habitude je rêvasse en admirant le paysage. Quant tout d'un coup j'entends ma grand-mère crier:"Oh, il y a un petit chat au bord de la route ". Je me redresse d'un coup et supplie la supplie d'arrêter la voiture pour que j'aille voir, histoire de vérifier que l'animal n'a rien. Elle s'exécute, je sors, je cherche et à première vue je ne vois rien. Je marche quelques mètres et j'aperçois un chaton figé, tout tremblant.
Gris clair, les poils assez longs, des yeux immenses, j'ai rarement vu un chaton aussi beau. Et je n'ai qu'une peur, c'est que pris de peur il se précipite sur la route. A deux mètres je m'arrête et commence à lui parler tout doucement, à lui chuchoter des "n'ais pas peur je ne te ferais aucun mal". Comme je vois qu'il ne semble pas vouloir se sauver, je décide de me baisser. Je me mets carrément à quatre pattes sur la route (heureusement personne ne m'a vu
) en priant qu'il ne se sauve pas. Il me laisse approcher, mais au bout d'un moment je sens qu'il est sur le point de se retourner et de partir, alors je l'attrape d'un coup, et le glisse entre mon t-shirt et mon gilet pour qu'il n'est pas peur, et me dirige précipitamment vers la voiture. Je le sens qu'il s'agite, mais pas question de le lâcher. Il peut me griffer, me mordre, je le tiens fermement contre ma poitrine. Je comprends rapidement que c'est le dernier chaton que les gens du voyage n'ont pas réussi à attraper. Il sort la tête de mon gilet, on se fixe un instant. Un coup de cœur. Je ne sais pas comment l'expliquer. C'était complètement fou, très certainement égoïste, mais je voulais garder. Enfin, à ce moment j'évitais de trop y penser, il fallait surtout l'amener chez le vétérinaire pour vérifier son état.
La pauvre bête, comme son frère et sa soeur, crevait de faim et de soif. Il avait des puces, des tiques et de la gale dans les oreilles. Vu les températures du moment, il n'aurait pas tenu longtemps. Le pauvre s'était retrouvé tout seul (les deux autres ont dormi avec les gens du voyage à l'abri), à la merci de toutes les bêtes de campagne. Il était épuisé. On a vite compris que, connaissant la main de l'homme, ils avaient été balancés au bord de la route une fois qu'on les a jugé suffisamment grands pour se débrouiller. Encore des sans-cœurs
Ils faisaient peine à voir ces pauvres petits. Pendant que je les observe, la secrétaire soupire en me disant: "il n'y a pas de place en spa, ils vont finir à la fourrière avant d'être euthanasiés si personne ne vient les chercher au bout de dix jours". Je me tourne vers elle, puis vers ma grand-mère. Je sors mon téléphone et j'appelle ma mère. Il est hors de question qu'on les euthanasie. Trois jours après, j'allais chercher la fratrie, direction ma chambre
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Oscar, le jour de notre rencontre, une fois arrivé chez le vétérinaire.
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Sa sœur Lilas.
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Son frère Swan.