Voilà un article sur la stérilisation précoce du chat écrit par le Dr Anne-Claire CHAPPUIS-GAGNON (chargé de consultation féline à l’ENVLyon)
Elle est pratiquée couramment dans les pays anglo-saxons depuis plus de 15 ans maintenant, avec deux indications majeures : La stérilisation des chatons errants, non destinés à l’adoption, trappés le plus tôt possible et remis dans l’environnement ensuite, après avoir été vaccinés et stérilisés, La stérilisation des chatons de pure race pour lesquels les éleveurs ont ainsi la garantie que les acquéreurs ne les feront pas reproduire.
Cette pratique a permis d’avancer sensiblement l’âge de la stérilisation sur les chats destinés à la compagnie, tout en respectant le moment privilégié qu’est la vie d’un jeune chaton chez son nouveau maître.
Technique
La technique en soi ne présente aucune difficulté, bien au contraire : tous ceux qui la pratiquent témoignent de la facilité à trouver des cornes utérines et des ovaires qui ont, dès l’âge de 7 semaines, la taille et le volume qu’ils ont à 6 mois, le tout dans un environnement dépourvu de graisse. Chez le mâle, le volume des testicules n’est pas aussi développé qu’il le sera à 6 mois, mais la castration dès l’âge de 7 semaines ne pose pas de problème technique...sauf sur les races à développement lent comme le Persan, le Scottish et parfois le British où on ne peut parfois parler de cryptorchidie définitive qu’à 6 à 10 mois.
En revanche, l’anesthésie générale demande beaucoup de soins et de vigilance puisque le poids du chaton peut varier de 700 gr à 2 kg, selon l’âge auquel il est stérilisé. D’une façon générale, il faut être extrêmement vigilant : sur la diète qui ne doit pas dépasser 3 à 4 heures sur des chatons de 7 à 8 semaines, suivie d’une ré-alimentation une heure après l’intervention (l’hypoglycémie est rapide et entraîne une hypothermie qui va consommer beaucoup d’oxygène), et sur le maintien de la température corporelle en utilisant des moyens sûrs comme un tapis chauffant, une couverture polaire avec une alèse placés sous le chaton, des gants d’examen remplis d’une eau dont on aura préalablement vérifié la température et qu’on ne laissera pas refroidir au contact du chaton. Les brûlures sont très fréquentes avec des gants remplis d’eau trop chaude ou avec des lampes infrarouges. Aussi futiles paraissent-ils en apparence, tous ces conseils sont utiles et contribuent à une bonne anesthésie suivie d’un excellent réveil. Les protocoles anesthésiques ont été donnés par Polly TAYLOR et publiés dans le FAB, en 2002 ainsi que sur le site internet du Cat Group .
Au préalable à l’intervention, quand c’est possible (sur les chatons errants, c’est illusoire), il est souhaitable que le chaton ait reçu au moins la première injection de vaccination contre la panleucopénie, l’herpès virose et les Caliciviroses.
Les réticences à la stérilisation précoce portent sur :
une influence possible sur le comportement : les études menées Outre-Atlantique ne permettent pas de la documenter. Les chats stérilisés précocement n’ont pas plus de troubles du comportement que les autres et la durée d’adoption n’est pas modifiée (enquête épidémiologique sur 1660 chats, 2004) Bien au contraire, l’incidence des problèmes de malpropreté comme d’agression entre chats sont moindres, ainsi que leur corollaire (abcès, etc.) une augmentation de l’incidence du syndrome urologique félin : la castration précoce entraîne une diminution du développement du pénis, avec des différences du diamètre de l’urètre au niveau pré-pelvique, sans conséquence pathologique. Ce moindre développement du pénis rend simplement le sondage urinaire plus délicat pour le praticien vétérinaire (une étude montre qu’à 22 mois, sur des chats castrés précocement l’extériorisation du pénis est plus difficile). une augmentation de la croissance : la fermeture des cartilages de conjugaison est sous la dépendance des sécrétions hormonales, donc on pourrait s’attendre à ce que les chats stérilisés précocement soient légèrement plus grands , ce qui n’est pas le cas (étude sur 31 chats stérilisés à 7 semaines et 7 mois). Le risque de fracture épiphysaire n’est pas augmenté non plus. une augmentation de l’incidence de l’obésité et de l’apparition de diabète : aucune incidence actuellement décrite
Dans les avantages vérifiés chaque jour se trouvent l’absence de développement d’hyperplasie fibro-épithéliale et une incidence moindre des tumeurs mammaires malignes (80% des tumeurs ). Par ailleurs, on note sur les chats stérilisés précocément une incidence moindre de l’asthme, non expliquée à ce jour.
A faire lire à nos vétos réticents!

Marie, il va falloir rescinder ce fil car je viens de me dire que dans l'alimentation c'était pas vraiment le lieu
