Adieu ma jolie Dark.
Tu étais très malade. On a essayé de te soulager au mieux mais la maladie a fini par prendre le dessus. Hier matin, tu as montré des signes évidents de détresse respiratoire. Il m'avait semblé t'avoir déjà vu être un peu gênée mais ça restait passager et tu continuais à faire l'andouille, à réclamer à manger de façon autoritaire. Alors on ne s'est pas alarmés. Et puis, il faisait chaud. Cela pouvait aussi expliquer cela.
Mais là, hier, tu respirais mal, tu toussais, puis respirais bouche ouverte en émettant des râles de douleur, puis, tu as fini par respirer normalement, mais en ronronnant à chaque mouvement. Ca n'était pas un ronron de contentement. Non, c'en était un de douleur. Tu avais du mal à te pencher pour manger ta gamelle après ton injection d'insuline, que tu es quand même venue réclamer par courage ou par habitude ou peut être un peu des deux.
Puis on a fait un très long câlin, toutes les deux, par terre au milieu de la cuisine. Je t'ai serré fort contre moi, t'ai dit que si ton heure était venue, tu pouvais partir, qu'il fallait penser à toi avant tout, à ton bien être. J'ai pleuré, je n'ai pas pu faire autrement.
Et comme à ton habitude, après que j'ai fini de pleurer, tu as pris sur toi pour retourner manger et faire comme si tout allait bien. J'ai même failli renoncer à t'amener au véto vu ton attitude. Tu semblais mieux...mais ça n'était qu'une apparence que tu donnais pour ne pas m'inquiéter, pour que je ne sois plus triste.
Le verdict du véto a été sans appel. Et la radio montrait l'étendue des dégâts. Cette cochonnerie avait provoqué un épanchement pleural tel qu'on ne voyait plus ton coeur ni tes autres organes, à peine un petit bout de poumon. Pour le véto, la cause la plus répandue de ce genre de chose chez un chat de ton âge était une tumeur du médiastin. On ne pouvait plus rien faire et si je te ramenais à la maison, tu allais mourir étouffée, en suffoquant et en souffrant énormément. Il y avait un possibilité de te soulager par chirurgie et confirmer la présence de tumeur mais l'opération était lourde, tu risquais de ne pas t'en remettre et tu aurais aussi beaucoup souffert pour, de toutes façons, ne faire que reculer pour mieux sauter.
Alors la mort dans l'âme, j'ai autorisé le véto à t'endormir (je n'arrive pas à écrire ce mot barbare) pour te soulager enfin. Je suis venue te parler, la tête dans tes poils, t'ai dit à quel point je t'aimais, ainsi que tous les membres de la famille, qu'on pensait tous très fort à toi et à quel point on était fiers de toi, de ta façon de combattre et ton diabète, et cet autre mal qui te rongeait en plus. Tu es morte dans mes bras, la tête contre mon ventre. Tu t'es endormie paisiblement contre moi, bercée par mes "je t'aime" et mes bisous.
J'ai eu du mal à te laisser et à rentrer. Tu as laisser un vide indescriptible. J'ai hâte de ramener tes cendres à la maison pour que tu sois à nouveau chez toi. Je ne pourrai jamais t'oublier. Tu étais un chat adorable et tu m'as énormément apporté. Je t'aimerai toujours ma belle. Merci pour tout mon ange!