Plume, il y a rarement le calme chez nous, car il s'y passe toujours quelque chose... tiens ce matin, grosse engueulade dans le sous-sol entre voisins.
Ben, depuis que Papicat a fait du zèle avec son pied, il ne peut plus conduire. "Je" conduis donc l'auto, ce qui ne me pose aucun problème, pour la ville et la route ! Mais voilà, j'avoue, c'est toujours Papicat qui sort et qui rentre la voiture dans le garage fermé au sous-sol de la résidence. C'est vrai qu'il est très étroit, la voiture un peu large, et des gros tuyaux d'évacuation des eaux de pluie passent sur les côtés... bref, je ne suis pas à l'aise, et papicat est tellement plus doué que moi, que je lui laisse le manche. Moralité, je suis coincée, et en ce moment et pour les mois à venir, je dois sortir et rentrer l'auto. Ben, j'y arrive, mais là où Papicat fait 2 manœuvres, moi il m'en faut 10
Et, ce matin, au moment où je suis rentrée, bien en travers de l'allée principale, voilà qu'un jeune énergumène arrive dans l'allée principale et se met à klaxonner car je lui bouchais l'espace. Ben tiens, ça prend de la place une voiture, tu la pousses pas comme ça sur le côté alors que tu es en travers, perpendiculaire à l'allée, avec 50 cm devant et derrière, et les côtés de la porte de garage à 5 cm de chaque côté... et encore avec les rétros rentrés.
Moi, quand on me met la pression, je perds mes moyens. Et donc, plantée au beau milieu de l'allée, j'ai regardé ce conducteur impatient avec mon plus beau sourire, histoire qu'il se montre plus compréhensif, et ça ne lui a pas plu ! Il a continué de klaxonner, en levant les bras au ciel ! Je vous passe les vilains mots qui me sont passés par la tête
Là-dessus Papicat s'en est mêlé, pas question de laisser sa petite femme se faire klaxonner, injurier. C'est qu'il avait fière allure mon bonhomme dans son fauteuil roulant, le pied en l'air, en train d'insulter à son tour le petit jeune.
Avec tout ce vacarme, moi toujours plantée au milieu de l'allée, d'autres voitures ont voulu rentrer pour rejoindre leur garage, sans parler de ceux qui voulaient en sortir.
Un embouteillage s'en est suivi. Ne pouvant avancer, les conducteurs et conductrices sont venus voir de plus près, et se joindre à la discussion ! Misère, chacun y a été de son petit mot. Surtout que dans la résidence, il y a beaucoup de personnes d'un certain âge plus ou moins vives en conduite. Papicat a tout de suite trouvé des supporters, et puis, un grand blessé comme lui, ça en impose. Papicat a une fois de plus raconté ses mésaventures de Collioure, l'hôpital, l'ambulance, l'avion... à chaque fois, Papicat se faisait plaindre gentiment avec des clins d'œil par-ci par-là.
Bref, d'abord animée, et même très animée, la situation a tourné à mon avantage. Il a été décidé de me donner tout mon temps pour faire mes manœuvres, j'en avais de tous les côtés pour me guider... bien gentils, mais avec une cacophonie qui m'en a fait perdre les pédales. Je suis rentrée dans le mur. Papicat est passé par toutes les couleurs, "sa" voiture a eu une petite éraflure sur le parechoc. Ben, comme ça, ça va avec le bonhomme
Au final, j'ai pu rentrer l'auto sous les applaudissement des voisins... j'étais rouge comme une pivoine. Le petit jeune a pu passer sous les huées de nos charmants voisins. Et nous avons tous discuté un bon moment dans le sous-sol !
Voilà comment une simple entrée de voiture peut déplacer du monde et faire bien du bruit, ça va jaser un bon moment devant les boîtes aux lettres sur mes exploits de conduite
