Pour tes dix ans, ça a été dur. Déménagement, plus de jardin. Tu as dû devenir contre ton gré un chatte d’appartement. Comme tu as su t’adapter ! Tu es devenue plus sage et encore plus câline. Il y a eu d’autres maisons, d’autres déménagements, tu dormais sur les cartons la semaine précédant le départ, de peur qu’on t’oublie ☺
Ta maîtresse est tombée malade aussi et tu as su la réconforter en campant sur ses genoux à longueurs de journée. Quand elle était à l’hôpital, tu venais sur le lit, tu la cherchais puis tu venais te blottir contre mes jambes…
Je me sens coupable ma nounou, depuis tes douze ans on te faisait faire une prise de sang en plus de tes vaccins mais pour tes 14 ans et tes 15 ans, un gros check-up avec echographies et autres examens auraient pu révéler et prévenir peut-être, pour que tu sois plus forte et que tu restes avec nous encore quelques mois ou même quelques années. On flottait dans notre cocon en te voyant vieillir sans trop d’histoires. Tu avais des tas de petits soucis depuis deux ans, ton poil avait foncé et était plus cassant, plus hérissé, tu nous faisais réguliérement ces crises de toux sourdes qui nous faisaient de la peine (ton poumon qui faisait des siennes sans doute?), par cycles tu vomissais, tous les matins, parfois à d’autres moments, pendant quelques jours des "burps" et puis ça s’arrêtait pendant un mois, et ça recommençait, tu ne recouvrais plus tes crottes et avais bien du mal à rentrer tes griffes, combien de fois j’ai dû te décrocher d’un drap ou d’un linge ???
Mais ça allait, tu mangeais comme quatre, tu nous faisais la méga-fête le week-end quand on se levait ta maîtresse et moi. Tu jouais toujours et bien que devenue une mamie-minou tu courais encore après ta queue. Pas de diabète, pas d'urée, pas de soucis de la thyroide, au dernier contrôle en août 2010, un sang de jeune fille nous disait-on à la clinique
On n’a rien vu venir…
Il a fait si chaud en juin et toi tu te dorais au soleil sous le velux. Ce week-end si caniculaire de fin juin, j’ai remarqué que tu buvais après chaque repas, toi le vrai chameau que je voyais si rarement boire de l’eau. Deux jours après, malgré la baisse de température, tu buvais encore et toujours un peu plus. Direction la clinique.
Ce vendredi 1er juillet, le verdict est tombé à la prise de sang, insuffisance rénale et à l’échographie: plus de 50% des deux reins détruits. Mais il y avait un peu d’espoir : perfusion pour te réhydrater, médicaments, la suite serait un régime strict.
Je suis venu te reprendre ce samedi de merde, comme tu étais heureuse de me voir et comme je m’en voulais de t’avoir imposé une nuit loin de nous dans une cage de clinique. Tu t’es crue abandonnée et tu miaulais à en pleurer en me revoyant. Je t’ai ramenée à la maison, tu t’es dressée dans ta boîte en entendant le portail s’ouvrir, tu savais que tu allais retrouver ton domaine et ta maîtresse…
Quand je t’ai libérée, tu t’es effondrée, ça n’allait pas, tu buvais sans cesse et chaque pas t’était pénible. Il a fallu te ramener là-bas. Ta vieille blessure au poumon s’était réveillée. Le bon docteur H a fait ce qu’il a pu en t’injectant cocktails sur cocktails pour te rebooster, on t’a mise sous oxygène, rien n’y a fait et il a fallu se résoudre à l’impensable parce que tu suffoquais.
Tu t’es endormie, et même si je suis encore broyé par le chagrin, je suis content de savoir que puisque tu étais dans mes bras, tu as dû te dire qu’on rentrait à la maison, comme d’habitude.
Parnelle, ma princesse aux yeux verts. Je t'ai tant aimée, je t'aimerai toujours.
Réglisse, mon adorable petit criquet, je t'aime à tout jamais...