J'ai perdu plusieurs minous et toutous que j'ai fait incinérer par l'intermédiaire du véto, mais je n'ai jamais voulu rapporter les cendres, ça toujours été au-dessus de mes forces, et rien que d'en parler, j'en ai les larmes aux yeux, une crampe me monte de l'estomac. Ces départs, je ne les ai jamais acceptés, et pour moi, voir les cendres, voir une urne, une petite tombe, c'est concrétiser le départ de mes minous. Je ne sais pas si vous me comprenez, et à aucun moment je ne critique la façon dont vous faites votre deuil, vos deuils. Je respecte le deuil de chacun, la manière dont il est exprimé, je peux comprendre les différences des uns et des autres, car chacun souffre à sa manière, mais au final tout le monde a le cœur brisé, en morceaux. Et, il n'y a que le temps qui puisse recoller ces morceaux, mais que c'est long et douloureux !
La première fois que c'est arrivé chez le véto, j'ai exprimé ma douleur, mis mon cœur à nu, et devant mon désarroi, ma panique, celui-ci m'a proposé de répandre les cendres sur un immense terrain acheté par un groupement des vétos de la région du Val de Loire, un terrain semé de fleurs sauvages dédié à tous ces minous, toutous, tous ces animaux de compagnie trop tôt disparus. Je n'ai pas voulu connaître l'adresse exacte, je préfère ne garder en mémoire que cette belle région du Val de Loire. Bien souvent, j'imagine ce grand terrain recouvert de fleurs des champs, autant de fleurs que de boules de poils, des fleurs couchées par le vent, inondées de soleil, au plus près de la nature, au plus près du ciel, des étoiles quand la nuit est venue, où leurs âmes peuvent s'élever, des fleurs qui se renouvellent chaque année comme autant de départs, mon imagination fait le reste et ça m'apaise...toutes mes boules de poils sont là-bas en joyeuse compagnie, avec leurs compagnons, et il y a des fleurs, de la couleur, de la gaieté, c'est rassurant.
Je vous mets une image qui représente vraiment bien ce que je vois en songeant à tout cela.
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