Aujourd’hui, vers 16 h, Pierrot a sonné à la porte. Dès qu’il a franchi le seuil, Minette s’est précipitée vers lui en miaulant très fort.
Ces retrouvailles m’ont fait chaud au cœur, oui Dominos, Minette a tout de suite reconnu son petit maître
Pierrot a pris Minette contre sa poitrine et l’a serrée tendrement. Minette collait sa tête au creux de son cou, se nichant dans son col. Quel plaisir de voir ainsi Minette, c’était comme si elle se réveillait d’un long sommeil, elle revivait.
Pierrot m’a dit qu’il ne pourrait rester que quelques minutes car ses parents l’attendaient en bas.
J’ai proposé de les faire monter, afin que nous discutions tous ensemble, un petit moment à propos de Minette.
C’est ainsi que nous nous sommes tous retrouvés autour d’une tarte aux pommes et d’un café… enfin un chocolat chaud pour Pierrot.
Pour cette occasion, j’avais pris soin de placer Pierrot qui tenait fermement Minette face à ses parents. Voir leur fils caresser, embrasser sa chatte réveillerait peut-être chez eux quelques sentiments. Je suis restée à leur écoute, sans prendre position. Et j’ai eu bien du mérite lorsque la mère a fait toute la liste des méfaits que pourrait faire un chat dans leur luxueux appartement. Si je m’étais écoutée, je lui aurai volé dans les plumes. Comment peut-on être aussi maniaque, égoïste ? Cette femme n’aime pas les animaux et ne s’en cache pas. Jamais elle n’acceptera Minette ! D’ailleurs un chat serait très malheureux dans cet environnement aseptisé où chaque chose est à sa place et n’en bouge pas.
Minette était aux anges, savourant chaque minute sur les genoux de son petit maître, dont on voyait couler une larme sur sa joue de temps en temps. Pierrot s’est fait sermonner, moquer par ses parents, d’être ainsi troublé par un chat. Minette lui léchait le visage, comme si elle voulait lui sécher ses larmes. J’en avais moi-même la gorge serrée. Mais, les parents sont restés imperturbables. Quelle tristesse !
J’ai fortement insisté sur le fait que cette chatte se laissait dépérir depuis le décès du vieux monsieur, son maître. J’ai expliqué qu’elle avait besoin de la présence de son petit maître, que ça demanderait des mois pour qu’elle retrouve une certaine stabilité chez moi. Au final, il a donc été convenu que Pierrot passerait de temps en temps voir Minette jusqu’à ce qu’elle retrouve des repères.
L’heure du départ est venue, Pierrot, désolé, a laissé Minette dans mes bras. Sitôt la porte refermée, Minette a sauté à terre et est retournée sous le meuble du salon. Mais… mais, elle s’est mise sous un bord, et non plus au centre. Je considère cela comme un point positif, un petit mieux.
Et, avec tout ça, je n’ai pas eu le carnet de santé qui a été oublié chez eux. Un bon motif de visite pour Pierrot qui m’a fait un discret clin d’œil quand j'ai abordé le sujet avec ses parents. Sacré gamin !