Bonsoir
Jeannine,
Çà me fait vraiment mal au cœur de lire ton dernier message, mais vous avez fait déjà tout le cheminement des sentiments et émotions qui mènent à l'acceptation, j'allais dire le plus dur est presque fait, non en fait tu as raison, le plus dur est peut être de "choisir" LE moment où son petit cœur cessera de battre
Je ne parlerais pas non plus d'amour concernant l'acte d'euthanasie mais de compassion, de respect pour un petit être qui nous a effectivement tant donné.
On a juste la possibilité de pouvoir le faire pour eux, je trouve que quelque part c'est une "chance", de pouvoir arrêter doucement leur souffrance, leur calvaire.
Je me souviens d'une phrase écrite sur la petite boite en carton d'un petit hamster que j'ai reçu à l'âge de 8 ans "Ma vie est entre vos mains et ma santé dépend de vous"...
Cette phrase m'a marquée à vie, nous sommes responsables de leur santé et de leur bien être, mais lorsque ceux-ci ne sont plus possibles...
Je vais te raconter ce qui s'est passé pour ma lapine.
Elle était âgée de 10,5 ans, presque 11.
Son œil coulait. Le verdict du véto : une racine de molaire avait perforé le plancher de son orbite et avait créé une infection.
Trop âgée pour subir une opération, très très faible chance pour elle de s'en sortir, et avec quelles souffrances et mutilation
Ce véto m'a laissée repartir avec elle, avec quelques dérisoires antibiotiques, alors qu'en larmes, sachant qu'elle était condamnée, je lui avais demandé de l'endormir.
Il m'a dit "C'est dommage elle mange encore..." "Mais Dr comment saurais-je quand ce sera le moment ?" "Oh vous le verrez bien

Allez au revoir"
Je suis partie avec ma petite puce condamnée, complètement désespérée, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps pendant une semaine.
Trois jours plus tard, elle qui refusait à présent catégoriquement de manger, comme pour me faire plaisir, a ouvert sa petite bouche pour prendre délicatement de fines lamelles de carotte que je lui tendais, les yeux baignés de larmes de bonheur et de tristesse à la fois...
Le samedi suivant, je la voyais prostrée, elle ne s'est jamais plainte (un lapin c'est une proie, çà ne montre pas sa souffrance, tout comme le chat), j'ai décidé qu'en ce 14 février 2009 elle ne devait plus souffrir, je ne voulais pas risquer de la laisser tout un week end en attendant le lundi.
J'ai appelé un autre véto, un homme formidable, humain, à qui j'ai raconté notre histoire, il a semblé écœuré de l'attitude du premier véto, qui l'a laissé souffrir une semaine de plus, qui nous a laissé souffrir une semaine de plus, pour rien

Je regrette terriblement de n'avoir pas plus insisté le samedi précédent
Il a endormi ma petite puce avec une gentillesse que je n'oublierai jamais.
Tout çà pour te dire que oui l'acharnement thérapeutique qu'a subi Lulu n'est pas à reproduire avec Sammy, il faut l'accompagner doucement, et c'est ce que vous faîtes admirablement bien.
Douces pensées.