Quand j'habitais en appartement à Paris, ça ne me choquait pas d'avoir des chats "d'intérieur"... Bon, le premier, j'ai dû le confier à quelqu'un habitant la campagne, car il y avait déjà goûté et ne supportait pas l'enfermement... mais les deux suivantes ont vécu - bien vécu il me semble (une à la fois) dans mon petit deux-pièces. La seconde avait appris le harnais, et aimait aller dans le square voisin, aux heures creuses où nous y étions seules...
Pour ma retraite, on m'a offert (avec mon assentiment, bien sûr) une petite somali
(mon avatar, Vanille). Elle aussi a bien vécu, de ses 3 mois à ses 16 mois, avec des périodes de vacances - en harnais, qui lui plaisaient bien aussi et brisaient la routine.
Et puis, nous sommes parties en Normandie, dans une maison avec des prés autour. Harnais donc. Longues promenades.
Mais il y avait déjà une chatte, terrée dans les buissons depuis que les anciens locataires l'avaient abandonnée à leur départ... J'ai donc apprivoisé la Juju du Bocage, et peu à peu, il est devenu impossible - y compris matériellement - de garder Vanille "en cage" alors que Juju profitait des plaisirs du dehors... Exit le harnais.
Et là, Vanille est devenue une autre chatte ! Elle sortait du matin au soir, a découché plusieurs fois (en partageant souvent la couche odorante des dindons de la ferme voisine pendant que je me faisais un sang d'encre !!! Elle, qui descendait d'une noble lignée de chats à pédigrée enfermés toute leur vie, est devenue une excellente chasseresse - même le fermier voisin, d'abord dubitatif à la vue de sa queue en panache et de sa couleur étrange, était admiratif de son tableau de chasse, et plus tard du fait qu'elle venait quand je l'appelais et se caressait sans peur à ses jambes.
Depuis, Vanille est partie (à 14 ans 1/2 - IRC), Juju aussi (vers 16 ans, hyperthyroïdie soignée pendant 18 mois, puis IRC) et 4 autres chats sont venus agrandir tour à tour ma petite troupe - tous, sauf Alma, avaient déjà connu la vie dans les prés et chemins. Tous ont donc accès au dehors (Alma après un apprentissage en harnais) dans la journée, quand je suis à la maison.
Ils rentrent parfois très tard - je les attends, avec chaque fois la même peur au ventre. Mais ils sont libres, et je ne pourrais plus, à présent, avoir un chat "d'intérieur", même si je déménageais : ils sont tellement heureux à l'air !
* ma maison est au bout de la rue, mes chats sont identifiés et stérilisés, les autres routes sont loin... les voisins, le facteur, le jardinier, et même les rares chasseurs les connaissent, et me connaissent. Rien de fâcheux n'est très probable. Je prends le risque.