par Migisa » Samedi 05 Avril 2014 17:26
Histoires de Parnelle: Le Docteur Cocotte...
C’était le docteur B. en fait, le plus âgé des trois vétérinaires qui ont eu à s'occuper de Parnelle. Notre minoune a eu bien des misères pendant sa courte vie de chat et nous l'avons amené à la clinique plus de cinquante fois dont près de vingt au cours des 4 premières années de son existence.
Le docteur B est vite devenu le docteur "Cocotte" car chaque fois qu'il sortait Parnelle de sa boîte, il lui disait "allez viens par-là Cocotte". Avec lui, elle ne bronchait pas, elle était tout sucre et tout miel, c'en était drôle car non seulement il fallait user de mille ruses pour l'emmener chez le véto mais la soigner était un exercice assez éprouvant. Il avait une espèce d'autorité naturelle, c'était un véto de la vieille école, très passionné et très attaché aux animaux qu'il soignait.
C'est lui qui l'avait sauvée de son accident au poumon et peut-être en gardait-elle un souvenir empreint de crainte respectueuse. Toujours est-il que terrée au fond de sa boîte, elle se laissait attraper par lui et ensuite d'une main sûre et ferme, il l'auscultait, lui prenait la température, lui injectait tel ou tel produit sans qu'elle n'émette la moindre protestation. Chaque fois qu'il s'absentait pour aller chercher quelque chose, elle venait se blottir en rampant contre sa maîtresse ou moi et quand la visite était terminée, la boîte dans laquelle il avait été si difficile de la faire rentrer devenait un havre où elle se réfugiait vite fait, flairant le retour vers la maison...
A l'aller, c'était une autre affaire. Très vite, il a fallu apprendre à sortir la boîte au dernier moment. Le simple fait de la changer de place une ou deux heures avant et hop, garanti, elle filait et on ne la revoyait pas de la journée. Une autre fois, précaution prise, la porte d'entrée étant fermée, elle trouva le moyen d'aller se planquer dans le sommier, sous le matelas... impossible de la déloger = rendez-vous annulé ! On avait l'air fin au téléphone, expliquant au bon docteur que Parnelle ayant senti le coup venir, s'était mise hors de portée...
Il a fallu faire attention à notre langage par la suite. Nous avions beau être très prudents (entrée fermée, chambre inaccessible) elle était à l'écoute et très observatrice et tous les "bon, faut y aller", "on emmène le minou" ou autres "bon, on y va" la faisaient immanquablement détaler, et alors pour la coincer, c'était une vraie corrida. Je pense vraiment qu'elle identifiait ces petites phrases et pas seulement notre agitation et nos préparatifs pour aller chez le véto car les formules en question se sont avérées fort utiles par la suite. Chaque fois que nous avions besoin qu'elle s'éloigne de la porte (arrivée d'une personne inconnue, départ pour les courses ou pour une sortie etc...) un petit coup de "bon, on emmène le minou" ou "on va voir le docteur Cocotte" et zou, elle allait se planquer !!
Quand le docteur Cocotte a pris sa retraite il y a huit ans, nous lui avons fait une petite lettre avec une photo de Parnelle, pour le remercier de l'avoir sauvée quand elle n'avait que treize mois. Quand notre pupuce nous a quittés l'été 2011, nous en avons fait une autre, plus longue, plus triste. Il nous a répondu, il se souvenait bien de cette petite chatte au "caractère bien trempé"...
Parnelle, ma princesse aux yeux verts. Je t'ai tant aimée, je t'aimerai toujours.
Réglisse, mon adorable petit criquet, je t'aime à tout jamais...